Les glimines, une autre classe d’antidiabétiques prometteuse 

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Publié le 20/05/2021

Avec un premier essai randomisé, l’iméglimine, se confirme comme le premier représentant d’une nouvelle classe d’antidiabétiques, au mécanisme d’action original.

Crédit photo : phanie

Le diabète de type 2 (DT2) touche près de 500 millions de sujets. L’offre d’antidiabétiques s’est considérablement enrichie depuis une quinzaine d’années : iDPP4, arGLP1 et iSGLT2 sont venus élargir le choix, qui était limité depuis des décennies à la metformine et aux sulfamides hypoglycémiants. Une toute nouvelle classe est à l’étude depuis quelques années, en France, celle des glimines, dont l’iméglimine est le premier représentant. Son mécanisme d’action est d’améliorer l’énergétique mitochondriale.

Le fonctionnement mitochondrial produit de l’énergie, qui sert à maintenir les grandes fonctions cellulaires et peut être altéré dans de nombreuses maladies comme le DT2. L’iméglimine agit sur la chaîne respiratoire mitochondriale et sur la production d’ATP et, il diminue la production des radicaux libres, qui sont toxiques pour les mitochondries. Il accroit la sécrétion d’insuline induite par le glucose et amélioration la sensibilité à l’insuline des tissus périphériques. In vivo, il prévient la mort des cellules endothéliales.

Puissance et sécurité

L’essai Times 1 (1) visait à étudier l’efficacité et la sécurité d’emploi de l’iméglimine (1 000 mg deux fois par jour) par une étude randomisée en double insu versus placebo sur 24 semaines. Les patients DT2 (107 par groupe) avaient une avec une HbA1c de départ de 7 à 10 %. Ils suivaient en outre un régime avec activité physique. L’objectif principal était l’évolution de l’HbA1c puis le pourcentage de sujets répondeurs.

Par comparaison avec le placebo, la baisse d’HbA1c a été -0,87 % (IC95 [–1,04 ; –0,69], < 0,0001), avec le même taux d’effets indésirables dans les deux groupes.

L’iméglimine induit donc une baisse significative de l’hyperglycémie du DT2 avec une puissance d’action plutôt supérieure aux autres antidiabétiques oraux (ici dans une population japonaise), et avec un profil de sécurité très satisfaisant. Des données très impressionnantes… que nous suivrons avec impatience !

 

Professeur Emérite, Université Grenoble-Alpes 

(1) Julie Dubourg, Pascale Fouqueray, Carole Thang, Jean-Marie Grouin, Kohjiro Ueki. Efficacy and safety of imeglimin monotherapy versus placebo in japanese patients with type 2 diabetes (Times 1): a double-blind, randomized, placebo-controlled, parallel-group, multicenter phase 3 trial. Diabetes Care 2021, 44 (4) 952-959

 

Pr Serge Halimi

Source : lequotidiendumedecin.fr