Dr Bruno Detournay*

Nous devons mieux cerner les raisons de ces abandons

Par
Publié le 17/03/2020
Article réservé aux abonnés

La problématique du non-maintien de l'insulinothérapie chez le diabétique de type 2 (DT2) est retrouvée dans d'autres pays. Aux États-Unis, les études disponibles font état de 20 % d'arrêts définitifs et de 60 % d'interruption temporaires. Au total, guère plus de 20 % des patients prennent le traitement sans aucune interruption sur une année complète ! Dans ce pays, une explication est à rechercher du côté du financement de ces insulinothérapies. Mais, même quand le traitement est mieux pris en charge, le problème persiste. Au Japon, une étude menée en 2007 sur 800 patients a montré que 22 % arrêtaient l'insulinothérapie dans l'année : un chiffre très semblable à celui observé en France. Et 42 % avaient interrompu temporairement leur traitement.

Les raisons de ces non-maintiens du traitement sont difficiles à cerner sur la base du Sniram. Des résultats semblables sont retrouvés quel que soit le prescripteur (médecin généraliste ou diabétologue). L'âge n’est pas non plus un facteur prédictif d'arrêt. L’identification des facteurs intervenant sur la poursuite du traitement par insuline nécessite la conduite d’une enquête.

Ces arrêts témoignent probablement, pour partie, de la difficulté à accepter et gérer ce traitement injectable. On peut en effet remarquer que des taux d’arrêt élevés sont également observés avec les analogues du GLP 1, avec près de 30 % d'arrêts dans l'année.

*Cemka, Bourg-la-Reine

Propos recueillis par Pascale Solère

Source : lequotidiendumedecin.fr