Nouveau pas en avant des iSGLT2 dans l’insuffisance cardiaque

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Publié le 02/11/2021

L’empagliflozine réduit les hospitalisations chez l’insuffisant cardiaque à fraction d’éjection conservée, diabétique ou non. C’était le dernier type d’insuffisance cardiaque dans lequel la molécule n’avait pas encore fait ses preuves.

Crédit photo : phanie

Depuis les résultats de l’étude Empareg Outcome (empagliflozine), puis de Canvas (canagliflozine) et Declare-Timi 58 (dapagliflozine), on sait que ces trois iSGLT2 réduisent en moyenne les hospitalisations pour insuffisance cardiaque (IC) chez le diabétique de type 2 (DT2), en moyenne de 30 %.

Ensuite Dapa-HF (dapagliflozine) et Emperor-Reduced (empagliflozine) ont confirmé ces données en cas d’IC à fraction d’éjection diminuée, que les patients soient diabétiques ou non. La question de cette efficacité subsistait donc pour les IC à fraction d’éjection préservée, qui représentent plus de la moitié des cas.

Réponse vient d’être apportée par la publication des données d’Emperor-Preserved (1). Cet essai a porté sur 5 988 patients qui ont reçu en double insu empagliflozine (n = 2 997) vs placebo (n = 2 991). Leur âge moyen était 72 ans, pour moitié des hommes, et ils avaient une IC de classe II-IV, avec FEVG > 40 % (deux tiers ayant une FEVG ≥ 50 %) ; la moitié étaient en outre atteints de DT2. Les sujets devaient présenter un taux de NT-proBNP > à 300 pg/ml ou > 900 pg/ml, s’ils étaient en fibrillation atriale.

Le critère de jugement principal était un composite incluant le décès d’origine cardiovasculaire et les hospitalisations pour insuffisance cardiaque.

Résultat, après un suivi médian de 26,2 mois, un événement est survenu chez 415 patients (13,8 %) du groupe empagliflozine vs 511 (17,1 %) du groupe placebo (HR = 0,79 ; IC95 [0,69-0,90] ; p < 0,001), principalement une réduction des hospitalisations pour IC (−27 %), aussi bien chez les patients diabétiques que non diabétiques. Le NNT était de 31 personnes pour éviter un événement.

Il y a toutefois eu davantage d’effets indésirables sous empagliflozine : mycoses génitales, infections urinaires et hypotension.

Au total, ces remarquables données sont comparables à celles observées en cas d’IC à fraction d’éjection réduite avec ou sans diabète. Une même étude menée avec dapagliflozine est en cours de publication et conclurait dans le même sens.

 

Professeur Émérite, Université Grenoble-Alpes 

(1) Anker SD, Butler J, Filippatos G, etal; Emperor-Preserved Trial Investigators. Empagliflozin in Heart Failure with a Preserved Ejection Fraction. N Engl J Med. 2021. doi:10.1056/NEJMoa2107038. Epub ahead of print. PMID: 34449189.

 

Pr Serge Halimi

Source : lequotidiendumedecin.fr