Statines : l'Académie redoute que certains patients arrêtent leur traitement hypocholestérolémiant

Publié le 06/01/2017
academie medecine

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Crédit photo : S. TOUBON

« L’excès de cholestérol dans le sang, notamment celui transporté par les lipoprotéines de faible densité (LDL) naguère et trivialement appelé "mauvais cholestérol", est indiscutablement associé à une augmentation du risque de survenue d’accidents vasculaires, cardiaques ou cérébraux », rappelle l'Académie nationale de médecine dans un communiqué.

Les académiciens réagissent à la diffusion en octobre dernier sur ARTE du film documentaire intitulé « Cholestérol : le grand bluff ? ». « Il est à redouter que l’intitulé et le contenu de ce documentaire, de même que le débat qui a fait suite, ne mettent la santé de nombre de patients en danger en influençant leur comportement de manière délétère », soulignent-ils.

L'excès de cholestérol qui vient s'ajouter aux autres facteurs de risque que sont le tabagisme, l'hypertension artérielle, le diabète, les antécédents familiaux d’accidents cardiovasculaires précoces, « est particulièrement dangereux pour les patients ayant déjà été victimes d’un infarctus du myocarde ou d’un accident vasculaire cérébral », poursuivent-ils.

Des données solides et probantes 

De plus, ajoutent-ils, « il est démontré que la réduction de ce LDL cholestérol s'accompagne d'une diminution du risque d’accident cardiovasculaire, quelle que soit la méthode thérapeutique utilisée pour l’obtenir (diététique, statines, résines) ». Des données scientifiques « solides et probantes » qui expliquent que toutes les recommandations internationales préconisent de diminuer le taux de cholestérol sanguin chez les populations définies comme à haut risque ou très haut risque cardio-vasculaire.

De même, l'utilité des statines pour réduire le LDL cholestérol et éviter un nouvel accident cardiovasculaire, en particulier après infarctus du myocarde ou accident vasculaire cérébral non hémorragique a été confirmée par de larges et nombreuses études épidémiologiques.

L’Académie nationale de médecine souhaite donc mettre en garde les patients à risque cardiovasculaire élevé sur les conséquences potentiellement dangereuses pour leur santé d’un arrêt intempestif des statines ou de tout autre traitement hypocholestérolémiant. Elle recommande vivement aux patients de consulter leur médecin avant de prendre toute décision dans ce domaine.

Dr L. A.

Source : lequotidiendumedecin.fr