Avancée dans la reprogrammation cellulaire

Des hépatocytes issus de cellules de peau peuvent repeupler un foie

Publié le 27/02/2014
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Crédit photo : PHANIE

Les scientifiques avaient réussi jusqu’ici à reprogrammer génétiquement des cellules de peau (fibroblastes) en cellules souches pluripotentes induites (cellules iPS), et à différencier celles-ci en hépatocytes. Mais, ces hépatocytes issus de cellules iPS proliféraient mal après transplantation dans le foie, un obstacle a leur utilisation thérapeutique.

Dans la revue « Nature », une équipe décrit maintenant un progrès avec la mise au point d’une nouvelle méthode de reprogrammation.

Cellule progénitrice multipotente

Les cellules de peau ont été reprogrammées, non pas vers un stade de cellules souches pluripotentes, mais vers un stade intermédiaire de cellule progénitrice multipotente, au moyen de l’introduction par vecteur rétroviral de trois facteurs (OCT4, SOX2, KFL4). Les chercheurs ont ensuite identifié des petites molécules qui permettent de différencier ces cellules progénitrices multipotentes induites (cellules iMP) en cellules progénitrices d’endoderme, puis en hépatocytes (iMPC-Heps).

Lorsque ces iMPC-Heps sont transplantés dans un modèle murin immunodéficient d’insuffisance hépatique, ils prolifèrent a long terme (au moins 9 mois) et fonctionnent comme des cellules hépatiques normales.

« Puisque les fibroblastes peuvent facilement être obtenus chez un patient, notre étude établit la faisabilité de la thérapie cellulaire hépatique autologue », précise au « Quotidien » le Dr Holger Willenbring (Université de Californie a San Francisco).

Néanmoins, il reste encore du chemin à faire avant de pouvoir introduire cette technique en clinique. Le niveau de repeuplement par les hépatocytes issus des iMPC (2 %), bien que supérieur a celui observé avec les hépatocytes issus des iPSC (0,5 %), devra être amélioré. La sécurité des cellules devra également être établie. Un avantage des iMPC-Heps est qu’ils ne semblent pas former de tumeurs, contrairement aux cellules pluripotentes.

Nature, 23 février 2014, Zhu et coll.

Dr Véronique Nguyen

Source : Le Quotidien du Médecin: 9305