La ministre des Affaires sociales et de la Santé, Marisol Touraine, a affiché sa satisfaction suite au prix négocié entre le comité économique des produits de santé (CEPS) et le laboratoire MSD pour le Zepatier, nouveau traitement contre l’hépatite C, un prix significativement inférieur à tous les autres traitements disponibles sur le marché.
Une baisse de 38 % sur 12 semaines
Avec un prix de 24 732 euros pour 12 semaines de traitement, l'association de 50 mg d'elbasvir (inhibiteur de la NS5A) et 100 mg de grazoprevir (inhibiteur de NS3/4A) est le nouveau traitement oral de l'hépatite C est le médicament le moins cher à ce jour, inférieur de 38 % à celui d'Harvoni. Marisol Touraine « se réjouit de cet accord, qui prouve la détermination totale du gouvernement à garantir, par une politique volontariste de réduction des prix, l’accès de tous les malades de l’hépatite C aux nouveaux traitements contre cette maladie ».
Les traitements actuels sont de plus en plus prescrits pendant 8 semaines dans les infections par les virus de génotypes 1. Pour le Pr Christophe Hézode, de l'hôpital Henry-Mondor, « les traitements de 8 semaines seulement sont surtout motivés par des raisons économiques. Pour l'instant, nous n'avons qu'une seule série de 50 patients qui semble indiquer que Zepatier est aussi efficace en 8 semaines qu'en 12, une étude plus ambitieuse devrait bientôt démarrer pour confirmer ces données ».
Un traitement pour les patients laissés pour compte
Dernier arrivé sur le marché de l'hépatite C, Zepatier essaye de se positionner comme le traitement de ceux qui échappaient encore au traitement, et notamment les patients insuffisants rénaux et consommateurs de drogues.
Une étude, Coquelicot, menée entre 2011 et 2013, avance une prévalence d'infection par le virus de l'hépatite C de 44 % chez les consommateurs de drogues injectables. Une population à laquelle les réunions de concertation pluridisciplinaires hésitaient à prescrire les coûteux nouveaux traitements oraux de l'hépatite C, de peur d'une mauvaise observance. Zepatier est le seul médicament spécifiquement évalué dans cette population.
Bonne observance chez les usagers de drogues
Lors d'une étude menée sur 201 patients, une cure de 12 semaines était parvenue à un taux de guérison de 94 %, avec un taux d'adhérence supérieur à 90 %. « À Mondor, nous avons la seule RCP dédiée aux traitements de l'hépatite C des patients suivis en consultation addictologie, explique le Pr Hézode. Nous sommes les seuls avec la RCP du CHU de Nice à prescrire les nouveaux traitements à des consommateurs de drogues actifs. » Pour donner une estimation des besoins à couvrir, le Pr Hézode explique : « Nous avions, il y a un an, une réunion tous les 3 mois, et nous sommes passés à une réunion par mois, traitant plusieurs dizaines de dossiers à chaque fois. »
Les patients insuffisants rénaux sévères sont l'autre catégorie de patients à pouvoir bénéficier du Zepatier avec un taux de guérison de 99 %. Le médicament dispose d'ailleurs d'une autorisation temporaire d'utilisation (ATU) chez ces patients pour qui plusieurs options thérapeutiques comme la ribavirine sont inenvisageables.
Maintien des connaissances et des compétences
La certification périodique marque des points
Deux poids, deux mesures ? La fin des négos ravive les tensions entre spécialistes et généralistes
Déconventionnement : la colère enfle sur l’île de beauté
C’est quoi ta spé ? – Épisode 01
[VIDÉO] « La bobologie c’est super ! » : Mirana, interne en médecine générale, livre son expérience et ses conseils