Chloration de l’eau pour la désinfection

Des mutagènes mis en évidence dans l’eau des piscines

Publié le 13/09/2010
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Crédit photo : AFP

TROIS ARTICLES publiés en ligne le 12 septembre dans le journal «Environmental Health Perspectives» traitent des produits dérivés de la désinfection (DBPs pour « disinfection by-products ») utilisés dans l’environnement clos des piscines couvertes.

Les DBPs se forment dans l’eau des piscines à partir des désinfectants chlorés et des matières organiques présentes ou introduites par les nageurs, telles que la transpiration, les cellules cutanées et l’urine.

Des études épidémiologiques ont déjà montré une association entre l’exposition à des DBPs dans l’eau de boisson et un risque de cancer de la vessie. L’une de ces études a montré qu’il existe une association lors d’une exposition par contact dermique ou par inhalation, telle que cela peut se produire pendant la douche, le bain ou la natation.

La mutagénicité des prélèvements d’eau de deux piscines a été étudiée. L’une était désinfectée par un produit à base de chlorure et l’autre à base de bromure.

40 minutes dans la piscine chlorée.

Des indices d’effets génotoxiques sont constatés chez 49 personnes en bonne santé, qui ont nagé pendant 40 minutes dans la piscine chlorée. Les chercheurs montrent des augmentations de deux biomarqueurs de génotoxicité, en parallèle avec les concentrations des deux types de DBPs les plus courants dans l’air exhalé.

Les biomarqueurs dont l’augmentation a été constatée sont les micronucleus (micro noyaux résultant de la fragmentation des chromosomes) dans les lymphocytes circulants, ce qui a été associé à un risque de cancer chez des sujets en bonne santé, et la mutagénicité dans les urines, ce qui est un biomarqueur de l’exposition à des agents génotoxiques. Les chercheurs ont identifié plus de 100 DBPs dans l’eau des piscines.

Tout cela est un ensemble de résultats préliminaires, mais qui méritent plus ample informé, concluent-ils.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8813