Cancers bronchiques

L’envolée

Publié le 14/09/2015
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Deux études de phase III, dont une parue simultanément dans le New England Journal of Medecine (1) ont démontré la supériorité d’un traitement par un anti-PD1, le nivolumab, sur le docetaxel, standard actuel de traitement après échec d’un doublet à base de sels de platine.

La première concernait les carcinomes épidermoïdes bronchiques  : le nivolumab apportait un bénéfice de 3 mois en survie globale (HR = 0,59 ; IC95 [0,44 – 0,79] ; p ‹ 0,001), une amélioration significative du taux de réponse (20 vs 9 % ; p = 0,008) et un bénéfice d’un mois en survie sans progression (2). La tolérance du traitement était, de plus, bien meilleure que celle du docetaxel.

De leur côté, Paz-Ares et al. ont rapporté des résultats cette fois dans les adénocarcinomes pulmonaires (3). Avec à nouveau un bénéfice en termes de tolérance, une amélioration significative de la survie (HR = 0,73 ; [0,59 – 0,89] ; p ‹ 0,002), et une amélioration du taux de réponse global (ORR = 19,2 vs 12,4 % ; p =0 ,02) parmi les 292/582 patients traités.

À noter également, les résultats d’une étude de phase II randomisée, pour les cancers bronchiques non à petites cellules, entre un traitement de deuxième ou troisième ligne par un anti PDL1, l’atezolizumab, et le docetaxel, qui montre également des signaux en faveur de l’immunothérapie chez des patients sélectionnés sur le statut PDL1 de leur tumeur (4).

Enfin, quelques signes d’activité dans un sous-type histologique au pronostic particulièrement sombre, les cancers bronchiques à petites cellules. Une première étude sur l’association du nivolumab à l’anti-CTLA4 ipilimumab, retrouvait sur 20 patients dont la réponse était évaluable un cas de réponse complète, 4 cas de réponses partielles et 6 cas de stabilisation, ce qui représente un taux de réponse de 25 % et un contrôle de la maladie chez 55 % des patients (5). Une autre étude a testé la faisabilité et l’efficacité d’un traitement par pembrolizumab, un anti-PD1, après échec des sels de platine, et sélection des patients sur l’expression de PDL1 par leur tumeur. Il y a eu 4 réponses partielles et un cas de stabilisation parmi les 11 patients dont la réponse était évaluable sur 16 patients traités à ce jour (6).

Suite à ces résultats, le nivolumab a obtenu une autorisation temporaire d’utilisation dans les cancers bronchiques non à petites cellules localement avancés et métastatiques (adénocarcinomes comme carcinomes épidermoïdes), en deuxième ligne de traitement après échec d’au moins une ligne de traitement à base de sels de platine.

* Pour l’AERIO, Association d’Enseignement et de Recherche des Internes d’Oncologie. Oncologie médicale, hôpital européen Georges Pompidou, Paris

(1) Brahmer J et al. N Engl J Med. 9 juill 2015;373(2):123-35

(2) ASCO 2015. Spigel et al. Abs 8009

(3) ibid. Paz-Ares et al. LBA109

(4) ibid. Spira et al. 8010

(5) ibid. Antonia et al. 7503

(6) ibid. Ott et al. 7502

Dr Éléonore de Guillebon*

Source : Congrès spécialiste