2020, l'année du virologue

Publié le 18/06/2021
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Depuis le début de la pandémie de coronavirus, ils sont partout. Ils, ce sont les virologues italiens propulsés au rang de star par la presse transalpine qui s’arrachent les spécialistes des microbes en tout genre. On les voit se disputer à la télévision sur les origines du coronavirus et la durée de la pandémie. On les retrouve à la une des journaux généralistes qui les interrogent ponctuellement sur les chiffres et les différents vaccins. Et aussi dans les colonnes des instituts de sondage qui brossent tout aussi ponctuellement, des hit-parades des virologues basés sur le nombre d’apparitions des spécialistes et leur indice de popularité… ou d’impopularité. Tandis que certains, comme le Pr. Massimo Galli, ont décidé de se retirer – momentanément — du petit écran, d’autres en revanche s’organisent pour rester bien ancrés sous les feux de la rampe.

Ainsi, l’immunologue Antonella Viola a décidé de confier son image et sa stratégie à une agence de communication ayant pignon sur rue à Milan rapporte le quotidien romain « Il Fatto quotidiano ». Spécialisée dans le filon artistique, l’agence Gabriella Nobile Agency gère désormais les rendez-vous de cette immunologue, négocie les interviews, ses publications et le montant de ses cachets. Toujours selon la presse italienne, le Pr. Burioni aurait opté pour l’agence bolognaise Elastica. Au chapitre financier révèle la presse italienne, les tarifs varient selon l’humeur du virologue et les conditions des chaînes de télévision. Ainsi, la virologue et ex-député du mouvement Scelta Civica (choix civique) Ilaria Capua toucherait environ 2 000 € plus TVA pour une interview de dix minutes via Skype, affirme « Il fatto quotidiano » en rapportant les propos de son agent : « plus le compteur des minutes tourne, plus la note est salée… ». En décembre dernier d’ailleurs, l’association de consommateurs Codacons a demandé d’avoir accès aux comptes du service public (RAI). Objectif de cette démarche : rédiger un constat des cachets versés à chaque virologue et voir comment l’argent du contribuable versé via la redevance annuelle est dépensé. L’affaire est toujours en cours.

A.D.

Source : Le Quotidien du médecin