Covid : l'immunité hybride infection-vaccination serait la plus protectrice

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Publié le 01/04/2022
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Crédit photo : S.Toubon

Les personnes les mieux protégées contre le Covid-19 sont celles qui ont à la fois été infectées et vaccinées, montrent deux études publiées dans le « Lancet Infectious Diseases ». Ces deux travaux soulignent l'intérêt pour les personnes ayant déjà été infectées de se faire vacciner pour renforcer l'immunité acquise.

Les deux études couvrent une période qui précède l'émergence du variant Omicron, nettement plus contagieux et résistant aux vaccins que ses prédécesseurs. Toutefois, « l'immunité hybride, acquise en étant à la fois exposé à une infection et à la vaccination, pourrait donner une protection durable, y compris contre de nouveaux variants », commente le chercheur indien Pramod Kumar, qui n'a pas participé à ces études.

Réduction du risque d'hospitalisation et de décès

Le premier de ces travaux se base sur les données de santé de plus de 200 000 Brésiliens, dont le pays a été l'un des plus frappés au monde par la pandémie de Covid. Parmi eux, certains individus ont été infectés sans être vaccinés. Chez ceux qui ont survécu à la maladie, une partie a reçu un vaccin - Pfizer/BioNTech, AstraZeneca, Sinovac ou Johnson & Johnson/Janssen - et l'autre non.

« Ces quatre vaccins se révèlent donner une protection supplémentaire et conséquente aux personnes déjà infectées par le Covid auparavant », remarque l'un des auteurs, Julio Croda. Cette protection est plus ou moins importante : les risques d'hospitalisation ou de décès sont réduits de 90 % avec les vaccins de Pfizer/BioNTech et d'AstraZeneca, d'environ 80 % avec celui de Sinovac, mais d'un peu plus de moitié seulement avec celui de Johnson & Johnson.

La seconde étude, réalisée à partir de données suédoises, va dans le même sens. Elle montre que les anciens malades du Covid gardent une immunité élevée jusqu'à une vingtaine de mois, efficace contre le risque de réinfection et d'hospitalisation. Elle indique aussi que ces personnes voient leur risque de réinfection baisser de deux tiers environ si elles ont été vaccinées après leur première infection.

Concernant les réinfections, Santé publique France a enregistré 685 858 cas possibles entre le 2 mars 2021 et le 20 mars 2022, dont 95,2 % depuis le 6 décembre 2021 (date qui marque le début de la diffusion du variant Omicron en France), sans qu'il soit possible d'évaluer l'impact sur les hospitalisations, faute de données sur la sévérité clinique dans le système d'information de dépistage Sidep.


Source : lequotidiendumedecin.fr