Dengue, Zika, chikungunya… La surveillance annuelle des moustiques tigres commence en France métropolitaine

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Publié le 03/05/2022

Crédit photo : Phanie

La Direction générale de la santé (DGS) commence la surveillance annuelle du moustique tigre (Aedes albopictus), vecteur connu de plusieurs maladies infectieuses telles que la dengue, Zika ou le chikungunya. Cette surveillance se poursuivra jusqu'en novembre.

Originaire d'Asie du Sud-Est, l'Aedes albopictus s'est implanté depuis trente ans sur une large portion des États-Unis, en Amérique centrale, dans le sud du Brésil, mais aussi dans les Caraïbes, dans le golfe de Guinée et dans le sud de l'Europe.

Présent dans 67 départements métropolitains

En France métropolitaine, les premiers signalements ont été faits en 2004 dans les Alpes-maritimes. L'Aedes a depuis progressé de manière fulgurante et est présent dans 67 des 96 départements métropolitains, dont la totalité de ceux qui composent l'Île-de-France, l'Occitanie et la Provence-Alpes-Côte d'Azur, ainsi que la quasi-totalité de la Nouvelle-Aquitaine, l'Auvergne-Rhône-Alpes et la Bourgogne-Franche-Comté.

La DGS précise que plus de 40 % des communes sont touchées par cette invasion en Corse, dans les départements du pourtour méditerranéen, mais aussi dans les Hauts-de-Seine. L'Aisne constitue désormais le département le plus au nord où le moustique tigre a été aperçu.

 

Carte france

 

Les professionnels de santé mobilisés

Les autorités sanitaires rappellent aux professionnels de santé qu’il est très important de signaler à leur agence régionale de santé (ARS) tout cas de dengue, de chikungunya ou de Zika. Ce signalement permet aux autorités locales de mettre rapidement en œuvre des mesures de gestion autour des cas.

Ainsi, pour éviter la mise en place d’un cycle de transmission autochtone de ces maladies, une enquête est réalisée autour de chaque cas humain recensé dans un département où le moustique tigre est installé. Si le moustique est effectivement présent autour du domicile du malade, des traitements insecticides peuvent être réalisés par des opérateurs de démoustication.

Surveillance active toute l'année en outre-mer

Dans les départements d'outre-mer (Guyane, Martinique et Guadeloupe), où le vecteur de ces arboviroses est l'Aedes aegypti, la surveillance est active toute l'année. Les données épidémiologiques indiquent une diminution de l'épidémie de dengue sur l'île de la Réunion et à Mayotte, mais les autorités craignent son arrivée en métropole via un voyageur infecté qui commencerait un cycle de transmission autochtone.

L’objectif de la surveillance est double : ralentir la progression de l’implantation du moustique tigre dans les départements où il n’est pas encore présent et limiter le risque d’importation et de circulation des virus dont il peut être le vecteur en métropole.

Recommandations aux voyageurs

Les autorités sanitaires recommandent aux voyageurs se rendant dans une zone où le chikungunya, la dengue ou le Zika sont présents de se protéger contre les piqûres de moustique, y compris en journée, et de consulter le site France diplomatie pour les voyages à l'étranger et le site des agences régionales de santé (ARS) concernées pour les voyages en territoires ultramarins.

Le moustique tigre ne se déplace pas beaucoup entre son lieu de ponte et sa « zone de chasse ». Il est donc recommandé aux habitants des départements concernés de supprimer, autour de leur domicile, les eaux stagnantes qui permettent au moustique de se reproduire.

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a par ailleurs mis en ligne un site permettant de signaler aux autorités sanitaires la présence de moustiques tigres et de savoir si sa commune est d’ores et déjà colonisée par le moustique Aedes albopictus.

Concernant la dengue en particulier, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que la moitié de la population mondiale est exposée au risque de contracter la maladie. Environ 100 à 400 millions d'infections ont désormais lieu chaque année, mais plus de 80 % d'entre elles sont généralement bénignes et asymptomatiques.


Source : lequotidiendumedecin.fr