Des cas de variole du singe détectés au Royaume-Uni, en Espagne et au Portugal, l’OMS veut faire la lumière

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Publié le 18/05/2022

Crédit photo : PHANIE

Plusieurs cas de variole du singe (« monkeypox »), suspects ou confirmés, ont été signalés au Royaume-Uni, en Espagne et au Portugal, alors que cette maladie est rare en Europe. L’Organisation mondiale de la santé (OMS), informée du premier cas le 7 mai, a indiqué vouloir faire la lumière sur ces cas.

Endémique en Afrique de l’Ouest, cette maladie se transmet par contact et par exposition à des gouttelettes. Sa période d'incubation est généralement comprise entre 6 et 13 jours, mais peut aller jusqu’à 21 jours. Elle peut provoquer de la fièvre, des maux de tête, des douleurs musculaires, des maux de dos, des ganglions lymphatiques enflés, des frissons et de la fatigue. Elle peut également entraîner des lésions « très irritantes ou douloureuses », rappelle un communiqué de l’OMS, précisant que « la maladie est souvent spontanément résolutive et les symptômes disparaissent généralement en 14 à 21 jours ».

Un premier cas en lien avec un voyage au Nigeria

La variole du singe a d’abord été détectée outre-Manche chez une personne revenue d’un voyage au Nigeria le 7 mai. Depuis, le Royaume-Uni a signalé six autres cas, dont quatre chez des personnes s'identifiant comme « homosexuelles, bisexuelles ou des hommes ayant des relations sexuelles avec d'autres hommes », selon l'agence britannique de sécurité sanitaire (UKHSA), qui craint une transmission communautaire. Si des contacts communs ont été identifiés pour deux cas, aucun lien n’a pu être établi avec un antécédent de voyage, en dehors du premier cas.

Lors d’un point presse le 17 mai, l’épidémiologiste Maria Van Kerkhove, une responsable de l'OMS, a indiqué que l'organisation travaillait « très étroitement avec son bureau régional, le Centre européen de contrôle des maladies et surtout l'agence de sécurité sanitaire britannique pour évaluer chacun de ces cas, la source de leur infection » et procéder à un « traçage des cas ».

L’Espagne et le Portugal ont également signalé des cas. « Plus de 20 cas suspects » ont été détectés dans la région de Lisbonne, « parmi lesquels cinq ont été confirmés », a annoncé, le 17 mai, la Direction générale de la santé du Portugal dans un communiqué. « Ces cas, pour la majorité des jeunes, tous de sexe masculin, présentaient des lésions ulcéreuses », est-il précisé. En Espagne, huit cas suspects ont été signalés et « doivent encore être confirmés » par des analyses, a indiqué le ministère espagnol de la Santé.

Un risque de transmission au Nigeria

« Une fois la variole du singe suspectée au Royaume-Uni, les autorités ont rapidement pris des mesures de santé publique appropriées, notamment l'isolement du cas et la recherche des contacts », rapporte l’OMS, qui n’exclut pas un risque de transmission au Nigeria, où la source de l’infection du voyageur britannique n’a pas été identifiée.

Depuis septembre 2017, le Nigeria a signalé un total de 558 cas suspects (au 30 avril 2022) dans 32 États du pays. « Dont 241 étaient des cas confirmés, et parmi ces cas, huit décès ont été enregistrés (rapport de létalité : 3,3 %) », indique l’OMS. Le virus de la variole du singe comprend deux clades, le clade ouest-africain et le clade du bassin du Congo (Afrique centrale), qui présentent des taux de létalité différents, d’environ 1 % pour le premier et jusqu’à 10 % pour le second.

Pour l’heure, le réservoir animal de cette zoonose reste inconnu, « bien qu'il soit probablement parmi les rongeurs », estime l’OMS, qui recommande, dans les zones endémiques, d’éviter les contacts « avec des animaux malades (morts ou vivants) susceptibles d'héberger le virus de la variole du singe (rongeurs, marsupiaux, primates) et (…) de manger ou de manipuler du gibier sauvage (viande de brousse) ».

Par ailleurs, « toute maladie pendant le voyage ou au retour d'une zone d'endémie doit être signalée à un professionnel de santé, y compris des informations sur tous les voyages récents et les antécédents de vaccination », poursuit l’agence onusienne. L’isolement des cas, la recherche rapide des contacts et les mesures de surveillance sont « essentiels », insiste l’OMS, rappelant que le vaccin et le traitement spécifique, approuvés respectivement en 2019 et 2022, pour cette maladie ne sont pas encore largement disponibles.

E. B. avec AFP

Source : lequotidiendumedecin.fr