Les admissions suspendues dans deux services

Entérocoques résistants au CHU de Caen

Publié le 13/01/2009
Article réservé aux abonnés

« TANT QU’IL n’y a pas été confronté, un hôpital ne peut imaginer l’onde de choc que produit la découverte d’un entérocoque résistant aux glycopeptides (ERG) chez un patient hospitalisé », pouvait-on lire dans le dernier état des lieux publié dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » en novembre 2008. L’observation est confirmée par le Pr Roland Leclerq, chef de service du laboratoire de microbiologie du CHRU de Caen, président du CCLIN (Comité de lutte contre les infections nosocomiales) et responsable du laboratoire associé entérocoque du Centre national de référence de la résistance aux antibiotiques. « C’est une situation très lourde à gérer », reconnaît-il.

L’alerte a été déclenchée le 30 décembre à la suite de la découverte du premier cas le 26. Depuis, 14 patients (3 infections et 11 colonisations) ont été recensés. « Le fait d’être CNR nous a peut-être permis de réagir très vite », concède-t-il. Conformément à la stratégie nationale de tolérance zéro, mise en place depuis l’apparition des premières souches résistantes en France 2004, des mesures maximalistes ont été adoptées. Les admissions ont été suspendues dans deux services (gastro-entérologie et médecine générale). « L’objectif est de vider les deux services concernés le plus rapidement possible, en favorisant le retour des patients à domicile. Heureusement, nous avons pu ouvrir une unité en construction pour pouvoir accueillir les nouveaux patients », explique le Pr Leclerq. Tous les patients contacts font l’objet d’un dépistage. « Avec l’aide des médecins traitants, les patients contacts porteurs et non porteurs sortis à domicile devront avoir un prélèvement 1 fois par semaine pendant 3 mois », précise-t-il.

Quant au CHRU, la situation, quoiqu’épidémique, semble stabilisée. Les mesures devraient rester en place pendant environ un mois. Pour l’heure, le pronostic vital des patients n’est pas en jeu. Deux d’entre eux sont des personnes âgées souffrant au départ d’une infection urinaire, le troisième est immunodéprimé. Jusqu’ici le CHRU avait dû faire face à des cas sporadiques mais jamais à une telle situation épidémique. Aucun cas n’est à déplorer dans les autres établissements de santé de la région.

 Dr L. A.

Source : lequotidiendumedecin.fr