Le vaccin VRS de GSK reste efficace contre les variants, selon une étude du laboratoire

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Publié le 24/08/2023
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Crédit photo : BURGER / PHANIE

Faudra-t-il adapter de façon saisonnière les récents vaccins développés contre le virus respiratoire syncytial (VRS) ? Il semblerait que cela ne soit pas nécessaire, en tout cas pas pour le vaccin de GSK récemment approuvé en Europe chez les sujets âgés de 60 ans et plus.

Une étude soutenue par le géant pharmaceutique et publiée dans « Science Translational Medicine » tend à montrer qu'il reste efficace contre les variants. Le vaccin baptisé Arexvy est composé d'antigène glycoprotéique F recombinant en sous-unité de préfusion (dit RSVPreF3) et combiné à l'adjuvant AS01E.

Si le VRS évolue bien moins rapidement que d'autres virus comme le Sars-CoV-2 ou la grippe et que sa protéine de fusion (F) est hautement conservée, des recherches étaient nécessaires pour en savoir davantage sur l'efficacité vaccinale en cas de variations des sites antigéniques.

Un panel de six souches avec mutations

L'équipe dirigée par Lionel Sacconnay montre ici que la réponse par anticorps neutralisants est particulièrement large contre les souches virales contemporaines actuellement dominantes et distinctes sur le plan antigénique, à la fois chez l'animal et les sujets âgés.

En s'appuyant sur une grande base de données internationale collectant des séquences du virus entre 1990 et 2022, les chercheurs ont caractérisé les changements les plus notables survenus au fil du temps dans les sites antigéniques majeurs. Dans un panel sélectionné de six souches avec des combinaisons différentes des mutations, l'équipe a observé que les anticorps induits par RSVPreF3 neutralisaient tous les variants en culture.

De plus, chez la souris et la vache, la vaccination a entraîné une réponse large par anticorps capable de contrôler les six souches, en particulier en combinaison à l'adjuvant AS01. Et l'analyse de prélèvements chez des sujets âgés vaccinés a mis en évidence une réponse anticorps forte contre les souches, suggérant que l'adjuvant pourrait aider à maintenir l'efficacité vaccinale.

Une recherche très active contre le VRS

« Nous espérons que (le vaccin) RSVPreF3-S01 protégera les sujets âgés contre les infections respiratoires basses, quelle que soit la souche contemporaine du VRS, mais aussi dues à celles qui pourraient émerger dans le futur », expliquent les auteurs.

D'autres vaccins VRS sont en lice : celui non adjuvanté de Pfizer (Abrysvo) récemment approuvé en Europe pour les sujets de 60 ans et plus mais aussi pour l'immunisation passive des nourrissons de la naissance à six mois après l'administration du vaccin à la mère pendant la grossesse ; ou encore celui de Moderna, toujours en développement chez les sujets âgés.

Quant à l'anticorps monclonal nirsévimab (Beyfortus, AstraZeneca/Sanofi), indiqué en prévention des nourrissons, il sera mis à disposition en France dès septembre, après l'avis favorable de la Haute Autorité de santé qui conditionnait le déploiement envisagé fin juillet par la Direction générale de la santé.


Source : lequotidiendumedecin.fr