Alzheimer : les capacités cognitives varient avec les saisons

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Publié le 05/09/2018
demence

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Crédit photo : S. Toubon

Les capacités cognitives des malades d’Alzheimer (MA) sont meilleures à la fin de l’été et au début de l’automne qu’en hiver et au printemps, selon une étude nord-américaine publiée dans PLOS Medicine.

L’équipe a analysé les données de 3 353 personnes âgées, provenant de cinq cohortes suivies aux États-Unis, au Canada et en France : trois cohortes de sujets sains et deux de malades d’Alzheimer. Philip de Jager et ses collaborateurs de l’université de Toronto, au Canada et de l’université de Columbia, à New York, ont passé au crible les résultats de tests neurophysiologiques réalisés annuellement par les sujets.

Ces exercices ont été pratiqués dans 5 domaines différents : mémoire épisodique et sémantique, mémoire de travail, vitesse perceptive et capacités visuospatiales. Les scientifiques ont ainsi noté que, quelle que soit la cohorte, le fonctionnement cognitif était meilleur à la fin de l’été et au début de l’automne, indépendamment de la quantité de sommeil, de l’humeur, de l’activité physique et des paramètres thyroïdiens. Cette amélioration concerne aussi bien les sujets sains que les sujets malades.

Les biomarqueurs varient aussi

La saisonnalité se fait aussi ressentir au niveau du taux de biomarqueurs spécifiques de la maladie d’Alzheimer présents dans le liquide céphalorachidien et le cerveau (le niveau de protéine ß amyloïde par exemple connaît un pic en été) ainsi que du taux d’activation des gènes liés à la MA.

Pour les auteurs, ces résultats sont à prendre en compte dans les études cliniques, en particulier dans le recrutement des sujets qui ne montrent donc pas les mêmes capacités en fonction de la date de passage des tests. Cette étude met en outre en lumière la nécessité « d’augmenter les ressources dévolues aux malades d’Alzheimer en hiver et au printemps, quand les symptômes sont les plus prononcés ».


Source : lequotidiendumedecin.fr