Neurologie

Neuromyélite optique : Uplizna diminue les poussées

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Publié le 25/11/2022
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La maladie du spectre de la neuromyélite optique (NMOSD) est une maladie rare, auto-immune, neuro-inflammatoire et récurrente. Uplizna (inébilizumab) est un anticorps monoclonal anti-CD19 de déplétion des lymphocytes B indiqué dans le traitement des patients atteints et séropositifs pour l'immunoglobuline G anti-aquaporine-4 (AQP4-IgG+).
Les femmes sont neuf fois plus touchées que les hommes

Les femmes sont neuf fois plus touchées que les hommes
Crédit photo : SPL/PHANIE

Uplizna (inébilizumab, laboratoire Horizon Therapeutics), un anticorps monoclonal anti-CD19 de déplétion des lymphocytes B, est indiqué dans la maladie du spectre de la neuromyélite optique (NMOSD).

Environ 10 000 personnes sont touchées par la NMOSD en Europe, surtout des femmes (neuf fois plus que des hommes) âgées en médiane de 40 ans lors de l'apparition des premiers symptômes. Même si les manifestations cliniques de la maladie peuvent s’apparenter à celles de la sclérose en plaques (SEP), l’auto-anticorps spécifique à la NMOSD, l'immunoglobuline G anti-aquaporine-4 (anti-AQP4) peut être détecté chez près de 80 % des patients, ce qui atteste sa différence clinique avec la SEP.

Les immunoglobulines anti-AQP4 se lient principalement aux astrocytes dans le système nerveux central et déclenchent une réponse immunitaire croissante qui entraîne la formation des lésions et la mort des astrocytes. Les auto-anticorps anti-AQP4 sont produits par les plasmablastes et certains plasmocytes. Une récente analyse des données de l’étude de phase 3 évaluant l'Uplizna, présentée au congrès de l’European Society of Medical Oncology (Esmo), démontre bien l’importance de la réduction des plasmablastes pour aider à prévenir les poussées de la NMOSD.

Absence de poussée pour 88 % des patients traités

L’étude N-MOmentum est une étude de phase 2/3 qui a démontré la supériorité de l’inébilizumab (300 mg tous les six mois en IV) par rapport au placebo dans une cohorte de 230 patients NMOSD (174 dans le groupe inébilizumab versus 56 dans le groupe placebo). Parmi eux, 213 étaient positifs aux anti-AQP4. La période de double aveugle a duré 6,5 mois. Le pourcentage de patients ne présentant pas de poussée a été de 88 % dans le groupe inébilizumab versus 57 % dans le groupe placebo. Le risque d’hospitalisations pendant cette période a également diminué de 78 %. Le pourcentage de patients ayant présenté des effets indésirables a été similaire dans les deux groupes. Les effets les plus fréquents étaient les infections des voies urinaires, les rhinopharyngites, les réactions liées à la perfusion et les arthralgies.

D'après le laboratoire Horizon Therapeutics, quelque 41 % des patients souffrant de NMOSD déclarent n’avoir pu bénéficier d’une prise en charge rapide faute du bon diagnostic initial. La NMOSD est caractérisée par des poussées sévères et récurrentes correspondant à des symptômes neurologiques pouvant provoquer une cécité et une paralysie. L’impact sur les patients est dévastateur et, sans un diagnostic accompagné d’une prise en charge précoce, les patients peuvent devenir aveugles ou avoir besoin d’un fauteuil roulant. Ils sont 69 % à présenter une cécité sévère d’au moins un œil dans les trois ans suivant les premiers symptômes et 39 % peuvent développer une infirmité motrice permanente. Les patients souffrent également d’anxiété et de dépression. Chaque crise de NMOSD peut entraîner des dommages et une invalidité cumulés supplémentaires.

D'après une conférence de presse du laboratoire Horizon Therapeutics

Christine Fallet

Source : Le Quotidien du médecin