Plan décennal pour les soins palliatifs : la Société française d'étude et de traitement de la douleur affiche ses espoirs

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Publié le 09/06/2023
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Crédit photo : S. Toubon

Début juin, Agnès Firmin Le Bodo, ministre déléguée chargée de l'Organisation territoriale et des Professions de santé, a installé l’instance de réflexion stratégique chargée de préfigurer le plan décennal « soins palliatifs, prise en charge de la douleur et accompagnement de la fin de vie en France » 2024 – 2034.

Très engagée dans l'élaboration de ce plan, la Société française d'étude et de traitement de la douleur (SFETD) a présenté ses attentes lors d'une conférence de presse. « Nous sommes très contents de l'annonce de ce plan, et nous travaillons activement à formuler des propositions », explique la présidente de la société savante, la Pr Valéria Martinez (hôpital Raymond-Poincaré de Garches). Un groupe projet spécifique monté par la SFETD travaille actuellement sur la fin de vie pour affiner la participation de la société savante au plan décennal.

La SFETD entend donner à la médecine de la douleur ses lettres de noblesse. Elle tient à souligner que la douleur chronique doit devenir une entité distincte, et que la douleur doit être considérée dans sa globalité, et non plus comme un simple symptôme. En outre, elle demande que la médecine de la douleur et de soins palliatifs accède au statut de spécialité à part entière, afin d'en augmenter l'attractivité. Selon les chiffres de la SFETD, environ un spécialiste de la douleur sur quatre va partir à la retraite d'ici à cinq ans, sans garantie d'être remplacé.

La médecine de la douleur, une spécialité comme les autres ?

Pour l'heure, faute d'une organisation adéquate, l'analgésie intrathécale, cette technique de neuromodulation, reste peu disponible en France. « Sur les 4 500 patients par an qui présentent une douleur intense réfractaire en fin de vie, environ 3 000 pourraient être candidats, mais il n'y a que 300 poses par an », explique la Pr Martinez qui pointe du doigt le manque de machines, de personnel formé et de réseaux de prise en charge. « Trop de patients sont en errance thérapeutique, c'est une réalité qui doit être entendue », insiste-t-elle.

Pour la SFETD, cette situation s'explique par le fait que la médecine de la douleur et de soins palliatifs n'est pas considérée comme une spécialité à part entière, alors que « cela permettrait d'avoir des plaquettes de formation harmonisée », explique la Pr Martinez, plaidant pour un renforcement des liens entre les deux disciplines.

Au moins 12 millions de Français souffrent de douleurs chroniques, soit plus de 20 % de la population française déclarant des douleurs chroniques d'intensité modérée à sévère selon les données du livre blanc de la société savante publié en 2017.

 


Source : lequotidiendumedecin.fr