L’AUTISME est défini par un déficit des capacités de relations, d’interactions sociales et de la communication verbale et non verbale et des troubles du comportement. En dépit de progrès incontestables, des désaccords de prise en charge persistent, opposant éducation et thérapie, méthodes comportementalistes contre et approche psychanalytique, alors que « nous entrons aujourd’hui dans une période où l’approche conjointe neurobiologie/psychopathologie voit naître des pôles transdisciplinaires ».
Des études anatomiques ont en effet montré que l’autisme est en rapport avec un trouble du développement du système nerveux central. Elles ont conduit à des modèles neurobiologiques qui mettent notamment en cause le cortex préfrontal. Les anomalies qui y siègent sont impliquées dans la communication sociale, les émotions et le développement cognitif.
Dysrégulation prénatale.
De nombreuses études d’imagerie ont par ailleurs mis en évidence une augmentation globale du volume cérébral. L’excès du nombre de neurones chez ces sujets pourrait s’expliquer par une dysrégulation prénatale de leur prolifération et/ou de leur apoptose.
C’est pourquoi, dans une étude post-mortem, Eric Courchesne et coll. (NIH et centre d’excellence de l’autisme, Université de San Diego, La Jolla) ont tenté de quantifier le nombre de neurones de 2 des 3 principales aires du cortex préfrontal, les aires dorsolatérale et mésiale, chez 7 garçons autistes et de le comparer à celui de 6 sujets témoins de 2 à 16 ans. De plus, ils ont tenté de préciser si l’excès de neurones préfrontaux dans l’autisme survient concomitamment avec l’augmentation globale du volume cérébral. Pour cela, ils ont comparé le poids du cerveau chez les enfants autistes à celui des poids d’enfants témoins appariés pour l’âge.
Cette étude a montré que chez le nombre de neurones du cortex préfrontal était plus important de 67 % que chez les enfants du groupe témoin (p =0,002), en particulier au niveau de l’aire dorsolatérale. Parallèlement, le poids des cerveaux des enfants autistes est apparu plus élevé que celui des enfants témoins.
Ainsi cette étude préliminaire montre que le poids excessif du cerveau chez les garçons atteints d’autisme est en rapport avec un nombre anormalement élevé de neurones dans le cortex préfrontal. Sans régler les débats en cours, elle précise que cette anomalie a lieu en période prénatale, pendant le développement des neurones corticaux, et apporte ainsi une pierre destinée à éclairer le « processus autistisant »…
Courchesne E, et coll. Neuron Number and Size in Prefrontal Cortex of Children With Autism. JAMA 2011 ; 306 (18) : 2001-10.
Maintien des connaissances et des compétences
La certification périodique marque des points
Deux poids, deux mesures ? La fin des négos ravive les tensions entre spécialistes et généralistes
Déconventionnement : la colère enfle sur l’île de beauté
C’est quoi ta spé ? – Épisode 01
[VIDÉO] « La bobologie c’est super ! » : Mirana, interne en médecine générale, livre son expérience et ses conseils