La boulimie de l’individu obèse relève d’une addiction. La surprise n’est pas de taille. Mais l’IRM fonctionnelle vient d’en révéler le modus operandi. Elle montre que, si l’objectif alimentaire premier est l’activation des circuits dopaminergiques de la récompense, avec le temps, quelque chose se détraque.
Eric Stice et son équipe texane, à Austin, constatent en effet que le nombre de récepteurs de la récompense du sujet obèse diminue avec le temps. Il doit donc manger davantage pour obtenir un plaisir, qui, lui aussi, s’efface. Malheureusement, plus il dévore et plus ses récepteurs se raréfient. Il s’empiffre donc davantage. Le cercle vicieux de la dépendance est mis en place.
C’est donc l’IRMf qui a révélé ce mécanisme pervers. Elle a été réalisée à l’enrôlement de volontaires et s’est focalisée sur le striatum dorsal. Il s’agissait de l’activer en buvant un milk-shake au chocolat (comparé à une boisson insipide). Puis l’IMC des participants a été suivi pendant six mois, au terme desquels était réalisée une nouvelle IRMf.
Le jugement est sans appel. Par rapport à la première IRMf, ceux qui avaient pris le plus de poids avaient aussi une moindre activation des circuits de la récompense lors de la dégustation du milk-shake attendu.
Journal of Neuroscience, octobre 2010.
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