Naissances de jumeaux après une PMA

Des complications plus fréquentes jusqu’à 3 ans

Publié le 24/05/2009
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LES JUMEAUX nés après une AMP (aide médicale à la procréation) ont une évolution plus compliquée au cours des trois premières années de leur vie que des jumeaux conçus spontanément. « Les parents qui sont traités pour infertilité devraient être informés qu’en plus du risque accru de complications pendant la période périnatale, les jumeaux peuvent avoir besoin d’une hospitalisation en unités de soins intensifs (USI) de néonatalogie, ainsi que d’hospitalisations jusqu’à l’âge de 3 ans. »

Les jumeaux nés après une PMA sont nécessairement dizygotes, dichorioniques. Ils ont été comparés aux mêmes types de jumeaux nés après une conception spontanée par Michèle Hansen et coll, une équipe Australienne, qui publie une étude de suivi comparant deux populations de ces enfants : une née après AMP et une née après conception naturelle. Les résultats sont publiés sur le site de la revue « Human Reproduction ».

Ils montrent que les jumeaux issus d’AMP restent plus longtemps à l’hôpital après leur naissance : en moyenne 12 jours versus 8 jours pour les autres. Les jumeaux de PMA sont aussi quatre fois plus fréquemment admis en USI néonatale et le risque d’hospitalisation au cours des trois premières années de vie est plus élevé que les jumeaux conçus spontanément.

Après avoir réalisé des ajustements pour des facteurs influents (année de naissance, âge de la mère, parité…), les chercheurs trouvent que les jumeaux nés après AMP ont toujours un risque augmenté (de deux tiers d’être admis en USI néonatale et une élévation de la fréquence des admissions à l’hôpital jusqu’à 3 ans (l’augmentation n’est significative que pendant la deuxième année de vie).

Les auteurs n’ont pas d’explication à donner sur cette augmentation du risque de pathologies. Ils proposent des hypothèses. Cela pourrait être lié à la cause sous-jacente de l’infertilité, à la procédure d’AMP utilisée, ou à l’inquiétude que ressent la mère qui attend des enfants après une longue période d’infertilité.

« Les estimations des coûts des AMP devraient prendre en compte ces risques accrus. Pour diminuer les problèmes associés aux naissances gémellaires, les cliniciens comme les parents devraient soupeser les avantages du transfert d’un embryon unique. »

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr