Pathologies ophtalmologiques pédiatriques

L’appel de la SFO pour améliorer les diagnostics

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Publié le 18/12/2017
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ophtalmologie enfant

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Crédit photo : PHANIE

Toutes causes confondues, 80 % des affections ophtalmologiques pédiatriques sont évitables et peuvent être prévenues ou traitées par des stratégies adaptées à chaque pathologie.

Si le système français du carnet de santé permet un dépistage satisfaisant des affections de catégorie 1 susceptibles d’être présentes durant les deux premières années de vie (cataracte congénitale, glaucome congénital, rétinoblastome, anomalies de paupière, opacité de cornée…), des améliorations sont nécessaires à apporter au dépistage préscolaire dans le cadre des affections de catégorie 2, considère la SFO dans son rapport fleuve de mai dernier consacré à l’ophtalmologie pédiatrique. Cette seconde catégorie d’affections concerne « des désordres moins graves qui s’expriment plus tardivement (après 18 mois) et qui ont des répercussions sur la fonction visuelle s’ils ne sont pas reconnus et traités à temps comme les anomalies réfractives, le strabisme ou l’amblyopie », indique le rapport. Ces répercussions sont très variables : « il y a environ 100 fois moins de malvoyance profonde bilatérale et 10 fois moins de malvoyance profonde unilatérale que de malvoyance relative unilatérale dont la fréquence est d’environ 3 % », précise le rapport. Concernant le dépistage des enfants de 2 à 6 ans, « il y a encore une grande disparité de programmes et d’opinions, surtout par manque de preuves directes solides de l’intérêt médico-économique du dépistage de l’amblyopie », estime le Pr Monique Cordonnier (Hôpital Érasme, Bruxelles) qui signe le chapitre du rapport de la SFO sur le dépistage des pathologies ophtalmologiques de l’enfant. Pour la SFO, ce dépistage « mérite une standardisation et une uniformisation tout en étant réellement imposé à l’échelle nationale ».

Après-dépistage

Parmi les priorités, « le risque d'amblyopie de cause organique ou fonctionnelle doit être la cible de notre prise en charge pour prévenir tout handicap secondaire », insiste le Pr Danièle Denis (AP-HM, Hôpital Nord) qui a coordonné l’ensemble du rapport de la SFO. Si des progrès en matière de dépistage sont attendus, l’après-dépistage ne doit pas non plus être oublié. Des retards de prise en charge demeurent pour les déficits visuels dépistés dans le cadre du carnet de santé, « avec des délais d’attente de plusieurs mois pour un premier rendez-vous chez un ophtalmologiste », fait remarquer le Pr Cordonnier. « Le changement annoncé consacrant le duo ophtalmo/orthoptiste dans le paysage des soins visuels pourra sans doute améliorer le processus », espère-t-elle.

David Bilhaut

Source : Le Quotidien du médecin: 9628