Exposition environnementale et santé

Un impact dès la grossesse

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Publié le 18/12/2017
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Crédit photo : SEBASTIEN TOUBON

L’effet délétère de l’exposition aux polluants, qu’ils soient extérieurs (trafic automobile et activité industrielle, principalement) ou intérieurs (tabagisme et combustion des produits de chauffage) est aujourd'hui bien démontré.

Certains polluants traversent la barrière placentaire quand d'autres induisent une inflammation ou modifient des cascades impliquant des facteurs de croissance. Les modifications physiologiques de la grossesse, comme l'augmentation de la fréquence respiratoire ou l'accumulation de graisses, favorisent la concentration des polluants dans l'organisme.

Selon différentes revues systématiques de la littérature, il existe un lien entre l'exposition in utero à certains polluants et le risque de petit poids de naissance (CO, NO2 et particules fines PM2,5 et PM10) ou celui de prématurité (SO2 et PM10). Une association significative a également été retrouvée entre l'exposition maternelle au CO, au NO2 et aux PM2,5 et PM10 et la survenue d'une obstruction bronchique débutant à l'âge de 5 ans et persistant entre 6 et 11 ans. Enfin, l'exposition au cours de la grossesse au NO2, PM2,5, PM10 et aux hydrocarbures aromatiques polycycliques est associée à un risque accru de sifflements, de toux et d'infections respiratoires basses dans l'enfance. Les données d'une étude épidémiologique récente, la Boston birth cohort, laisse supposer l’existence de fenêtres de susceptibilité aux polluants lors du développement in utero.

La santé respiratoire affectée par les pesticides ?

Une étude récente menée en milieu viticole, en Gironde, chez des enfants vivant à proximité des vignes traitées suggère l’existence d’un lien possible entre la santé respiratoire (asthme et rhinite allergique) et l’exposition aux pesticides. Sur les 281 enfants (âge moyen 7,5 ans) inclus dans l’étude, 15,8 % souffraient d’asthme et 35 % de rhinite allergique. Les concentrations élevées de pesticides mesurées dans l’air ambiant des écoles étaient associées à une imprégnation biologique dont témoigne la présence d’éthylènethiourée (ETU), un biomarqueur spécifique de l’exposition aux fongicides dithiocarbamates, dans les urines des enfants. Une relation entre la concentration urinaire d’ETU et l’asthme et la rhinite allergique après ajustement a été mise en évidence chez un sous-groupe d’enfants (n = 96).

St. M.

Source : Le Quotidien du médecin: 9628