RoACTEMRA (tocilizumab), anti-IL6

Une nouvelle option dans l’arthrite juvénile idiopathique

Publié le 30/09/2011
Article réservé aux abonnés

L’ARTHRITE JUVÉNILE idiopathique systémique (AJIs) également appelée maladie de Still est une arthrite d’origine inconnue, une maladie rare apparaissant le plus souvent entre 18 mois et 5 ans. Son incidence en France est de 0,11 à 2,2/100 000 enfants. Les critères de diagnostic se fondent sur une fièvre élevée inexpliquée pendant au moins 15 jours apparaissant quotidiennement à la même heure de la journée redevenant normale en quelques heures s’accompagnant d’une éruption cutanée, voire de gonflements des ganglions lymphatiques du foie, de la rate. Les problèmes articulaires peuvent débuter avec la fièvre. Aucun examen de sang ne permet d’affirmer le diagnostic et l’évolution de cette maladie chronique est variable dans le temps et d’un patient à l’autre. Les conséquences majeures de la maladie sont une petite taille, des handicaps articulaires et l’instauration d’une ostéoporose.

Prix Galien.

Jusqu’à maintenant les traitements utilisés consistaient en des AINS, une corticothérapie. La meilleure compréhension des mécanismes de l’inflammation a permis de développer des biothérapies ciblant les cytokines, notamment l’interleukine 6 (IL6) une des deux cytokines clés dans la pathogenèse l’AJIs.

RoACTEMRA (tocilizumab), une anti-IL6 est la première biothérapie à obtenir l’AMM dans l’indication de l’AJIs. Issue de la recherche Chugai, lancée en 2010 pour la polyarthrite rhumatoïde (PR), ayant obtenu le prix Galien en mai dernier, RoACTEMRA a vu sa demande d’extension d’indication acceptée aux vues des résultats positifs de l’étude randomisée de phase III TENDER. Cette étude menée dans 43 centres et 17 pays a évalué l’efficacité et l’innocuité de RoACTEMRA contre placebo pendant douze semaines chez 112 enfants souffrant d’AJIs active. Les résultats ont montré que 85 % des enfants avec AJIs recevant RoACTEMRA présentaient une amélioration de 30 % (ACR pédiatrique 30) des signes et symptômes de la maladie et une absence de fièvre au bout de 3 mois, contre 24 % des enfants recevant un placebo. Le nombre d’enfants présentant une réponse ACR pédiatrique 70 (un critère plus exigeant) à la semaine 12 était également significativement plus important dans le groupe placebo : 71 % des enfants traités par RoACTEMRA contre 8 % de ceux recevant un placebo.

Deux phases en ouvert.

Les effets indésirables dans l’étude TENDER sont les mêmes que ceux relevés dans les études réalisées dans la PR des adultes (infection des voies aériennes, céphalées, diarrhées…). Actuellement l’étude TENDER se poursuit avec deux phases « en ouvert » avec un suivi total de cinq ans, pour évaluer la tolérance et l’efficacité à long terme.

Soulignons que RoACTEMRA est la seule biothérapie qui a une AMM dans le traitement de l’AJIs sévère résistant aux AINS ou corticoïdes. Précisons que ce traitement ne peut être instauré que par un centre de référence ou de compétence pédiatrique*.

D’après une conférence de presse organisée par les laboratoires Roche et Chugai avec la participation des Prs Isabelle KONE-PAUT (hôpital Bicêtre au Kremlin Bicêtre 94) et Pierre QUARTIER dit MAIRE (hôpital Necker-Enfants malades Paris )

*En France il existe deux centres de référence pour le traitement de AJIS à l’hôpital Necker à Paris et à l’Hôpital Bicêtre au Kremlin Bicêtre (94) travaillant en réseau avec 17 centres de compétences.

 Dr Martine DURON- ALIROL

Source : Le Quotidien du Médecin: 9015