Retour sur le congrès

Asthme, allergies, médecine des 4 P au menu du CPLF

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Publié le 05/05/2020
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Co-gérant du congrès 2020, le Dr Christophe Leroyer revient sur cette édition qui a rassemblé plus de 5 000 participants.
Rendez-vous du 29 au 31 janvier 2021 au grand palais de Lille

Rendez-vous du 29 au 31 janvier 2021 au grand palais de Lille
Crédit photo : DR

Cela restera le congrès de l’avant-pandémie de Covid. Fin janvier, le 24e Congrès de pneumologie de langue française (CPLF) a fait le plein comme chaque année, en rassemblant plus de 5 000 professionnels et experts du monde entier. « Cette année, nous avions mis deux thèmes à l’honneur. Le premier portait sur l’asthme et les allergies. C’est un sujet de préoccupation majeure, puisque l’asthme concerne quatre millions de personnes en France et les allergies une sur 4. Le deuxième thème était la “médecine 4P” : 4P pour prédictive, préventive, personnalisée et participative. Il s’agit d’une évolution importante dans la prise en charge des pathologies de notre spécialité », explique le Dr Christophe Leroyer, co-gérant du CPLF 2020 et pneumologue au CHRU de la Cavale blanche à Brest.

Des difficultés d’accès au recours

Lors du congrès ont été rendus publics les résultats d’un sondage réalisé auprès de 502 patients asthmatiques sur le thème de la prise en charge de l’asthme. « Cette étude montre un défaut d’accès et d’orientation des patients asthmatiques vers les spécialistes. Ainsi, si 65 % sont suivis par leur médecin traitant, 40 % n’ont jamais consulté un spécialiste (pneumologue ou allergologue). Ce chiffre est plus élevé si le patient asthmatique vit dans une commune rurale », précise un document remis à la presse à l’occasion du congrès.

Autre constat : 29 % des sondés estiment que l’accès à un spécialiste est difficile, principalement en raison de trop longs délais de rendez-vous (72 %), mais aussi du fait de l’absence d’un professionnel à proximité (24 %). C’est notamment le cas pour les patients asthmatiques vivant dans une commune rurale et dans les villes moyennes où ce chiffre monte à 39 %. Les sondés ayant des enfants entre 15 et 17 ans éprouvent aussi plus de difficultés.

Les biothérapies font partie d’une prise en charge globale

Lors de ce congrès, les pneumologues ont aussi fait le point sur l’utilisation des nouvelles biothérapies chez les patients asthmatiques sévères. « À l’issue du congrès, on peut formuler quelques messages, notamment à destination de nos collègues généralistes. En moyenne, ces derniers ont peut-être un ou deux asthmatiques sévères dans leur patientèle et ils ne sont pas forcément habitués aux spécificités de cette prise en charge. On peut rappeler que ces patients doivent bénéficier d’une prise en charge extensive avec une optimisation des traitements simples et un contrôle des facteurs déclenchants, en particulier toutes les comorbidités associées », explique le Dr Leroyer.

Un autre message concerne le caractère délétère des corticoïdes oraux chez ces patients asthmatiques sévères, à long terme mais aussi à l’occasion de doses cumulées. « Il arrive que des patients aient plusieurs exacerbations qui peuvent être traitées avec de courtes cures de corticoïdes oraux : cela qui peut être délétère, mais le patient ou le médecin n’en ont pas toujours conscience », souligne le Dr Leroyer.

Entretien avec le Dr Christophe Leroyer, CHRU de la Cavale blanche, Brest

Antoine Dalat

Source : lequotidiendumedecin.fr