« En pneumologie de ville, nous voyons un nombre très important de patients présentant des symptômes persistants après une infection à Covid. Dans 70 % des cas environ, il s’agit de personnes qui nous sont adressées par des généralistes. Beaucoup de ces patients n’ont pas été hospitalisés et ont eu un Covid étiqueté comme « non grave » alors que leur infection n’a pas forcément été confortable à vivre. Quand on les voit, trois à quatre mois après leur Covid, on fait un scanner et une mesure de la fonction respiratoire (EFR) qui, dans 80 à 85 % des cas, ne montrent pas de séquelles objectives de l’infection.
Ces patients, très largement majoritaires, présentent en revanche, très souvent, une dysautonomie respiratoire avec un important déconditionnement à l’effort. Parfois il n’y a pas de lien direct avec le virus mais leur état peut être lié à l’inflammation ou une immobilisation prolongée après le Covid. Dans certains cas, on découvre aussi une affection passée jusque-là inaperçue. Dans la très grande majorité des cas, après trois mois d’une réhabilitation respiratoire bien conduite avec de la kiné, la majorité des patients retrouvent 100 % d’efficacité respiratoire.
Parmi ces patients, nous avons aussi de nombreux soignants qui ont des symptômes persistants mais pour lesquels il n’est pas possible de faire reconnaître leur Covid en maladie professionnelle à cause du décret qui ne reconnaît que les formes graves (réanimation, oxygène ou décès). C’est un vrai problème qui peut, en partie, expliquer la désaffection actuelle de soignants dans cette phase post-Covid, car ils ne sont pas correctement reconnus. »
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Tribune
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