« Notre syndicat a toujours soutenu le développement de la télémédecine et encouragé tous les pneumologues libéraux à s’engager dans cette voie. On se doit d’avoir une approche novatrice dans ce domaine », indique le Dr Bruno Stach, président du syndicat national de l’appareil respiratoire (SAR), en rappelant que ce terme de télémédecine renvoie à trois activités différentes. « La première est bien sûr la téléconsultation, que nous essayons de développer le plus largement possible, indique-t-il. Notre démarche est la même pour la télé-expertise, pour laquelle la situation devrait s’améliorer à l’avenir, avec l’arrivée de logiciels permettant une plus grande simplification. »
Forfaitisation de la télésurveillance
Mais c’est sur la télésurveillance que le SAR est le plus mobilisé. « C’est un dossier qui nous a pris beaucoup de temps ces dernières années. On avance, puisque la télésurveillance a fait son entrée dans le droit commun alors que, jusque-là, cette activité se faisait par le biais d’une expérimentation conduite dans le programme Étapes (expérimentations de télémédecine pour l’amélioration des parcours en santé) », souligne le Dr Stach. Le but de ce programme, lancé en 2018, était de soutenir financièrement le déploiement de projets de télésurveillance sur l’ensemble du territoire. Cinq pathologies étaient concernées : l’insuffisance cardiaque, rénale, respiratoire, le diabète et les prothèses cardiaques implantables. « Le but était d’expérimenter une nouvelle approche tarifaire, avec une forfaitisation de la télésurveillance de nos patients. Cette forfaitisation devrait être conservée, mais il y a encore des négociations à mener sur la tarification réelle. Au départ, la télésurveillance concernait les patients sous ventilation avec un masque nasal, quelle que soit l’origine de leur insuffisance respiratoire. Mais un rapport de la Haute autorité de santé (HAS) a proposé qu’elle puisse aussi être appliquée pour les patients sous oxygène. Ce qui est une vraie avancée », indique le Dr Stach.
Absorber les crises
Le SAR a aussi été attentif à la publication, fin 2021, de l’avenant n° 9 à la convention des médecins libéraux. « On recense peu de changements pour les actes de pneumologie. On peut quand même signaler que la consultation pour un avis ponctuel de consultant passe de 50 à 55 euros », précise le Dr Stach qui, par ailleurs, tient à souligner la forte implication du syndicat dans les différentes instances de la pneumologie. « On est ainsi très actif au sein du Conseil national professionnel de la pneumologie, pour faire passer les messages concernant les pneumologues libéraux. »
Ces derniers mois, le SAR a aussi été aux avant-postes dans tous les grands sujets d’actualité. « On peut bien sûr citer la crise du Covid. Dès le 23 mars 2020, nous avons publié un communiqué pour demander aux pneumologues libéraux de ne pas fermer leurs cabinets. Nous leur disions de maintenir une permanence pour les urgences et éviter ainsi un engorgement des établissements de santé », explique le Dr Stach, en ajoutant que le syndicat a aussi été très mobilisé sur le rappel et le remplacement des appareils Philips pour le traitement de l’apnée du sommeil et la ventilation [lire aussi p. XX]. Dans un communiqué du 10 février, le SAR conseillait « de ne pas céder à la panique », en faisant valoir que « l’emballement médiatique » ne devait pas « bousculer l’évaluation scientifique, ni le traitement des patients ». « Le syndicat a aussi participé à la rédaction de la fiche d’information destinée aux patients », précise le Dr Stach.
Exergue : « Nous avons incité à ne pas fermer les cabinets pendant la crise Covid, pour soulager les établissements de santé »
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