Chez les sujets âgés

Avoir un but, un facteur de santé

Publié le 18/06/2009
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BEAUCOUP de praticiens ont pu l’observer de manière empirique chez leurs patients âgés, une étude le confirme maintenant sur une cohorte : avoir un but dans l’existence maintient en vie. Et plus le but est fortement investi, moins la mortalité est importante.

« Avoir un but dans la vie reflète une tendance à tirer du sens des expériences vécues, à posséder un sens de l’intentionnalité, une perception de l’importance d’une direction à suivre et d’objectifs à atteindre », explique Patricia Boyle, la principale investigatrice.

Au sein de la cohorte du « Rush Memory and Aging Project », où 1 238 participants à la retraite et vivant en ville sont à l’étude depuis 1997, Patricia Boyle et coll. observent que les taux de mortalité sont réduits après divers ajustements (âge, sexe, éducation…) chez ces personnes âgées qui déclarent avoir des buts clairs dans la vie. Pendant la période d’observation de cinq ans que couvre cette partie de l’étude, la mortalité est moitié moindre dans le groupe des sujets qui ont le plus fortement le sentiment que leur vie a un sens, comparé avec ceux qui ne l’ont que peu ou pas du tout.

Cette association inverse entre « avoir un but dans la vie » et la réduction de la mortalité est très forte. Elle est similaire chez les hommes et les femmes, les noirs et les blancs, et elle persiste après des ajustements pour des symptômes dépressifs, un handicap, une névrose, des comorbidités et même les revenus.

Le sentiment que la vie a un sens est lié à la longévité chez les sujets les plus âgés ; il participe à un vieillissement réussi, soulignent les auteurs.

Des associations significatives avec la mortalité ont été trouvées pour trois items spécifiques au sein du questionnaire : « J’ai parfois le sentiment que j’ai fait tout ce qu’il y a à faire dans la vie » ; « J’avais l’habitude de me donner des objectifs personnels, mais maintenant cela me semble une perte de temps » ; « Mes activités quotidiennes me paraissent souvent triviales, sans importance ».

Psychosomatic Medicine, 15 juin 2009.

Dr BÉATRICE VUAILLE

Source : lequotidiendumedecin.fr