Microarchitecture osseuse

Les nouvelles techniques d’évaluation

Publié le 29/06/2011
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LA MESURE de la densitométrie minérale osseuse (DMO) par absorptiométrie biphotonique à rayons X constitue un élément capital dans le diagnostic et la prise en charge de l’ostéoporose. Mais on sait qu’elle ne permet pas d’évaluer la microarchitecture de l’os qui contribue également à la fragilité osseuse. Ainsi, comme l’a rappelé le Dr Christian Jamin (gynécologue, Paris), seulement « 44 % des femmes ayant une fracture par fragilité osseuse sont ostéoporotiques alors que 48 % sont ostéopéniques et 8 % ont même une DMO normale ». Même constat du Pr Georges Weryha (endocrinologue, Nancy), qui souligne que « la masse osseuse explique 70 % de la résistance osseuse et 30 % des fractures ».

D’où l’intérêt de pouvoir évaluer de façon plus précise la structure et la résistance mécanique de l’os : résistance en cisaillement et compression pour les vertèbres ; en torsion et flexion pour les os longs. Parmi les différentes méthodes permettant d’apprécier la qualité osseuse, figure en premier lieu la biopsie, mais il s’agit d’un examen invasif et peu reproductible. En revanche, le TBS (Trabecular Bone System) qui peut être couplé à l’absorptiométrie, est un examen en cours d’évaluation. L’analyse fractale de la texture anisotrope de radiographies de l’os trabéculaire est une autre technique également à l’étude. On peut encore citer le scanner haute résolution avec post-traitement qui livre un aspect semi-quantitatif de la structure de l’os. Les systèmes dédiés, HRpQCT ou scanner appendiculaire haute résolution, donnent des résultats intéressants au niveau de la palette radiale et du tibia. Enfin la micro-IRM offre la possibilité d’une reconstruction surfacique et de mesures dynamiques qui peuvent être répétées dans le temps.

Il devient donc aujourd’hui possible d’évaluer la microarchitecture de l’os trabéculaire et de l’os cortical de façon non invasive.

De plus ces nouvelles techniques ont aussi des applications thérapeutiques. Ainsi, il a pu être montré in vitro l’effet anabolisant du tériparatide et l’amélioration de la minéralisation, mais pas de la quantité d’os, sous bisphosphonate. Une étude in vivo, menée chez quinze patientes traitées par le raloxifène pendant 15,1 mois (1), a mis en évidence une amélioration de la microarchitecture trabéculaire du radius et du tibia (densité trabéculaire, volume osseux, nombre de trabécules, épaisseur, espacement,…). Des résultats préliminaires qui nécessitent cependant confirmation.

D’après un débat parrainé par Daiichi-Sankyo France.

(1) Radspieler H et al. Int J Clin Rheumatol 2010, 5 (4) : 451-459.

 Dr PATRICIA THELLIEZ

Source : Le Quotidien du Médecin: 8991