Lombalgie commune

Qui immobiliser, qui mobiliser ?

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Publié le 18/02/2016
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Dans le lumbago, l’immobilisation à visée antalgique reste indiquée… Il n’y a ici pas d’indication à l’exercice physique (mais le patient est incité à continuer de se mouvoir tant qu’il n’a pas mal).

Dans les lombalgies chroniques communes, le bénéfice clinique de la mobilisation et du réentrainement à l’effort est clairement établi. Chez l’adulte 2 heures 30 d’activité physique modérée par semaine ou 1 heur 15 d’activité physique aérobie vigoureuse ou l’association des deux sont recommandées. « Pour avoir un effet plus global sur la santé, il faut doubler ces durées recommandées », précise le Pr Rannou.

Le problème reste d’arriver à stimuler le patient ! Pour le Pr Rannou, rien ne sert de mettre la charrue avant les bœufs : « Avant de prescrire une activité physique, la première chose à faire est d’évaluer le niveau de sédentarité. Si le patient est sédentaire (moins de 7 500 pas par jour), il faut d’abord l’inciter à faire plus de 7 500 pas par jour pour ne plus l’être ».

Immobilisation ponctuelle

Reste-t-il une place pour l’immobilisation des lombalgiques chroniques ? « Si l’on conseille actuellement de ne pas les immobiliser, c’est qu’on ne sait pas phénotyper les patients. En cas d’instabilité segmentaire, de discopathie active (type Modic), de scoliose (ou autres troubles statiques du rachis), de discopathie destructrice rapide et dans certains cas de canal lombaire étroit, l’immobilisation peut avoir un intérêt », explique le Pr Rannou. « Elle n’exclut pas la mobilisation, elle en est même complémentaire ! Dans l’instabilité segmentaire, par exemple, associer des exercices de mobilisation (pour renforcer les muscles spinaux) à une immobilisation ponctuelle (ceinture ou corset en cas d’effort à venir) améliore la stabilité ».

D’après un entretien avec le Pr François Rannou, Hôpital Cochin (Paris)
Dr Sophie Parienté

Source : Congrès spécialiste