Le Livre blanc de la rhumatologie

Un outil de dialogue avec les tutelles

Publié le 07/04/2015
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Avoir une photographie précise  de la spécialité et de ses particularités

Avoir une photographie précise de la spécialité et de ses particularités
Crédit photo : PHANIE

C’est en principe au printemps que devrait être achevé de manière définitive le Livre blanc de la rhumatologie. Les grandes lignes de ce document ont quand même été présentées lors des états généraux de la rhumatologie (EGR) organisés le 21 mars à Paris par le syndicat national des médecins rhumatologues (SNMR). « Au départ, l’objectif était de pouvoir rendre public le Livre blanc dans son intégralité lors des États généraux. Mais dans la dernière ligne droite, il nous a fallu un peu de temps supplémentaire pour recueillir les derniers textes et finaliser le document, qui nous a demandé beaucoup de travail », indique le Dr Éric Senbel, président du SNMR et coordonnateur du Livre blanc.

La rédaction de ce Livre blanc a été initiée par le collège français des médecins rhumatologue (CFMR), la société française de rhumatologie et le SNMR. « Le précédent Livre blanc datait de 2003 et il nous a semblé indispensable, dans un univers où tout bouge très vite, d’actualiser la connaissance du métier de rhumatologues et de notre activité à la fois libérale et hospitalière. L’objectif était de pouvoir disposer de données précises sur l’exercice de notre profession au-delà des chiffres officiels (Conseil de l’ordre, Drees…) », explique le Dr Senbel.

Un questionnaire a donc été adressé à l’ensemble des rhumatologues en exercice et en formation. « Pour les rhumatologues en exercice, nous avons eu un taux de réponse d’environ 25 %, ce qui nous a permis de mieux connaître l’exercice de la rhumatologie en France (mode d’exercice, activité clinique et technique, équipement, formation etc.) », souligne le Dr Senbel.

Au total, une dizaine de chapitres ont été rédigés par des rhumatologues autant libéraux qu’hospitaliers. « L’idée est vraiment d’avoir une photographie la plus précise possible de la spécialité et de ses particularités. Le Livre blanc fait ainsi le point sur l’âge d’installation, la féminisation, les niveaux de revenus, les nouveaux médicaments, l’épidémiologie, le coût de la rhumatologie mais aussi tous les bénéfices qu’on peut en tirer. L’objectif est d’abord de mieux nous connaître et de mesurer les évolutions de la spécialité depuis 2003 en nous appuyant sur des données récentes et des avis d’experts rhumatologues », souligne le Dr Senbel.

Mais l’objectif est aussi de produire un document qui pourra être un instrument de dialogue avec les tutelles. « C’est très important qu’elles appréhendent mieux la spécificité de notre spécialité qui, parfois donne l’impression d’être mal connue », indique le président du SNMR. Une fois achevé, le Livre blanc sera donc envoyé, sous format papier, au ministère de la santé, à la Haute Autorité de santé (HAS), à l’assurance-maladie, etc. « Pour le reste, nous mettrons en ligne le document pour qu’il puisse être lu par les rhumatologues et tous les acteurs de santé intéressés par la rhumatologie », indique le Dr Senbel.

Au final, le document comptera entre 150 et 180 pages. « D’autres spécialités font des Livre blanc beaucoup plus volumineux. Mais notre volonté était vraiment de nous centrer sur l’essentiel tout en essayant d’être le plus complet possible. Il est vrai, aussi, que nous avons fait le choix de réaliser ce Livre blanc en évitant tous liens d’intérêt. Et le document a été autofinancé à parts égales entre le syndicat et la SFR », indique le Dr Senbel, en saluant l’engagement très important du Pr Daniel Wendling, le précédent président de la SFR et du Dr Guy Baudens, le secrétaire général du SNMR.

D’après un entretien du Dr Éric Senbel, président du SNMR et coordonnateur du Livre blanc
Antoine Dalat

Source : Bilan spécialiste