Hyperparathyroïdie primitive asymptomatique

Une prévalence élevée de lithiases rénales et d’atteintes vertébrales

Publié le 11/12/2014
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Cipriani et al. (2) ont évalué la prévalence des lithiases rénales et des fractures vertébrales dans une cohorte de 140 patients atteints d’hyperparathyroïdie primitive et suivis pendant 5 ans. Il s’agissait de 127 femmes dont 18 en préménopause et 13 hommes, âgés en moyenne de 63,2 ans. Tous ont eu une échographie rénale systématique et une densitométrie minérale osseuse, lombaire, fémorale et os distal du radius. Des radiographies de face et de profil de la colonne dorsale et lombaire ont pu être réalisées chez 131 patients.

Des lithiases rénales ont été détectées chez 77 des 140 patients (55 %), dont des lithiases bilatérales chez 16,4 % d’entre eux. Des fractures vertébrales méconnues et de découverte fortuite ont été diagnostiquées chez 46 patients sur 131 (35,1 %), 19,1 % avaient une fracture vertébrale, 9,2 % en présentaient 2 et 6,9 % plus de deux. En densitométrie minérale osseuse, 62,9 % des patients ont été classés ostéoporotiques, 31,4 % ostéopéniques et seuls 5,7 % avaient une densitométrie normale. Les cliniciens avaient classé comme asymptomatiques au diagnostic 54,3 % de ces 140 hyperparathyroïdies primitives, alors qu’elles présentaient déjà des complications comme des lithiases rénales pour 35,5 %, des fractures vertébrales pour 34,7 % et une ostéoporose pour 65,8 %. De façon encore plus intéressante, 22,4 % des hyperparathyroïdies primitives asymptomatiques à l’inclusion n’avaient pas d’ostéoporose densitométrique alors qu’il y avait déjà des lithiases rénales et/ou des fractures vertébrales.

Au total, il apparaît que chez les patients atteints d’hyperparathyroïdie primitive considérée comme asymptomatique, la prévalence des lithiases rénales et des fractures vertébrales est très élevée. Ces données renforcent la nécessité d’une évaluation systématique par imagerie rénale et rachidienne, y compris chez les patients asymptomatiques. Cette importante étude clinique va tout à fait dans le sens des nouvelles recommandations d’évaluation et de prise en charge issues du 4e Workshop International autour de l’hyperparathyroïdie primitive asymptomatique qui s’est tenu en 2013 à Florence et qui viennent d’être publiées (3).

CHU Hautepierre, Strasbourg

(1) Bilezikian JP et al. J Clin Endocrinol Metab. 2009;94(2): 335-9

(2) Abstract 1086

(3) Bilezikian JP. J. Clin. Endocrinol Metab. 2014:99(10):3580-94

Dr Rose-Marie Javier

Source : Congrès spécialiste