Troubles de l’érection

Ce n’est pas une fatalité

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Publié le 15/05/2017
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Crédit photo : PHANIE

La reconnaissance des médecins sexologues et surtout leur formation est un message commun que veulent faire passer l’AIUS (association Interdisciplinaire post-universitaire de sexologie) et l’AFU (Association française d’urologie) à l’occasion du 19e congrès de la Société européenne de médecine sexuelle (ESSM).

La dysfonction érectile (DE) pose à la fois un problème d’ordre médical mais également psychologique, parfois responsable de régression sociétale. Et pourtant, comme le souligne le Dr Carol Burté (Nice) à ce jour « nous sommes capables de restaurer une érection ». Le Dr Antoine Faix a également insisté sur l’insuffisance de prise en charge de la dysfonction érectile. L’apparition des inhibiteurs de la phosphodiestérase (Viagra, Cialis, Spedra, Levitra…) a suscité un intérêt certain mais ces produits ont très vite été déviés de leur intérêt premier, de plus en plus considérés comme une « aide » pour messieurs « vieillissants », souvent témoin d’une crise de couple, d’un stress. Mais on oublie que les DE sont souvent un signe d’alerte en cas de maladie coronaire ou de diabète.

Infarctus du myocarde, diabète...

Dans 50 à 60 % des cas, il existe une dysfonction érectile dans les 5 ans avant la survenue d’un infarctus du myocarde. Sa mise en évidence peut également orienter vers un diabète de type 2, ou une drépanocytose. On le retrouve aussi en cas d’obésité. Ces troubles sont fréquemment retrouvés (25 à 75 %) après un traitement d’un cancer de la prostate. Les conséquences psychologiques sont importantes, tant sur l’intéressé que sur sa partenaire. Les inhibiteurs de la phosphodiestérase sont parfois inefficaces, mal tolérés, voire contre indiqués. Les patients ont alors à leur disposition des méthodes dites « locales » : injections de PgE1, Vacuum voire Implants. Ces derniers représentent une solution intéressante très mal connue en France. Entre 600 à 700 sont placés par an en France, 10 000 aux USA ! Les Spécialistes intéressés recommandent la prise en charge par des centres experts publics ou privés. Le dernier né présenté par la société « Boston » est un implant articulé. sa mise en place nécessite, bien sûr, une intervention chirurgicale. Après une période de cicatrisation d’un mois environ, il est prévu une prise en charge 3 à 6 mois afin d’apprendre à l’intéressé et à sa partenaire son utilisation. Il s’agira d’une véritable rééducation sexuelle ! Le taux de satisfaction publié par les différentes équipes est plus que satisfaisant. Il n’y a pas d’âge limite, pas de contre-indications. L’AIUS et l’AFU doivent publier des recommandations communes à ce sujet.

Dr Lydia Marié-Scemama

Source : Le Quotidien du médecin: 9581