IRM de prostate

Comment juger de l'atteinte extraprostatique ?

Publié le 19/05/2016
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En cas de tumeur de risque intermédiaire ou élevé, le siège exact de la lésion, ses contacts avec les limites de la prostate (capsule, urètre, col vésical, vésicules séminales) sont des éléments majeurs pour adapter le type de dissection chirurgicale afin d’éviter le risque de marges positives. Ses performances dépendent du type de machines et d’antennes utilisés, de l’expertise du radiologue et de l’importance de l’extension.

L’utilisation d’une antenne endorectale augmente la performance du bilan d’extension à 1,5 T. La performance est évaluée entre 77 et 83 % en combinant une antenne de surface et une antenne endorectale seule contre 59 à 68 % pour une antenne de surface seule (1). La performance de l’examen est meilleure à 3 T , variant de 67 à 93 %, fonction également de l’expérience du lecteur (2,3). L’association de l’IRM aux données cliniques permet  d’augmenter la prédiction d’une extension du cancer de prostate à l’espace périprostatique (EEP), ainsi que la  relecture de l’examen par un radiologue expert.

Pour les extensions >1 mm

L’objectif de l’imagerie est d’identifier la lésion index, d’évaluer ses rapports avec les limites prostatiques et de donner la localisation de l’extension afin d’adapter les modes de dissection chirurgicale (4). L’IRM permet d’identifier les franchissements étendus à l’EEP, les extensions microscopiques  étant du domaine de l’anatomopathologie. La performance de l’examen pour différencier un stade T2 d’un stade T3 est évaluée entre 50 et 85 % en  fonction de l’expérience du lecteur et des critères retenus, elle est bonne pour les extensions étendues > 1 mm (perpendiculaire à la capsule) [5]. Avec l’évolution technique et surtout l’utilisation conjointe des séquences morphologiques et fonctionnelles, les études récentes montrent une fiabilité nettement supérieure de l’IRM dans cette indication (sensibilité de 89 % spécificité de 92 %) et une meilleure reproductibilité interobservateur(5,6). Plusieurs signes sont retenus comme étant des signes spécifiques d’EEP, l’extension direct mesurable, l’asymétrie des bandelettes neurovasculaires, un contact étroit (> 10 mm voire > 6 mm) de la tumeur avec les limites prostatiques La séquence de diffusion permet d’augmenter la performance de l’examen pour la détection d’un envahissement des vésicules séminales, elle est également prédictive de l’EEP (extension extraprostatique), les valeurs d’ADC étant significativement différentes en présence ou non d’une EEP.

Hôpital Pitié-Salpétrière, faculté Pierre et Marie Curie, Paris

(1) Futterer JJ et al. European radiology 2007;17(4):1055-65

(2) Futterer JJ et al. Radiology 2006;238(1):184-91

(3) Heijmink SW et al. Radiology 2007;244(1):184-95

(4) McClure TD et al. Radiology 2012;262(3):874-83

(5) Futterer JJ et al. Radiology 2005;237(2):541-9

(6) Bloch BN et al. European radiology 2012;22(10):2201-10

Dr Raphaële Renard-Penna

Source : Bilan Spécialiste