AOD : bientôt un antidote pour l’apixaban et le rivaroxaban ?

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Publié le 01/03/2019
hémorragie

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Crédit photo : DAVID MACK/SPL/PHANIE

Après le dabigatran avec Praxbind®, l'apixaban et le rivaroxaban pourraient bientôt disposer à leur tour d’un antidote. Dans un avis rendu public aujourd’hui le comité des médicaments à usage humain de l’agence européenne du médicament, (CHMP), vient en effet de recommander l’octroi d’une AMM conditionnelle pour l’andexanet alfa (Ondexxya®, laboratoire Portola Pharmaceuticals), premier agent de réversion spécifique des anticoagulants d’action directe de type inhibiteurs du facteur Xa (FXa).

Ce médicament est une protéine humaine recombinée qui se lie avec une grande affinité aux anti Xa, les rendant ainsi inactifs. Il est préconisé en tant qu’antidote, pour « les patients adultes sous apixaban ou rivaroxaban, lorsque l'inversion de l'anticoagulation est nécessaire en raison de saignements menaçant le pronostic vital ou incontrôlés ».

Son efficacité clinique a été étudiée chez des volontaires sains (étude ANNEXA) et chez des sujets sous anti Xa présentant un saignement mettant en jeu le pronostic vital (résultats intermédiaires de l’étude ANNEXA-4). Chez ces patients, Ondexxya® a permis l'inversion de l'effet anticoagulant de l'apixaban et du rivaroxaban dans les 2 minutes suivant son administration.

Vers une AMM conditionnelle

Cependant, « toutes les données ne sont pas encore disponibles » tempère le CHMP. Par exemple, « l'andexanet alfa n'a pas été étudié lorsque des inhibiteurs oraux directs du facteur Xa sont administrés avant une chirurgie ou d'autres procédures invasives et les données cliniques sont insuffisantes pour étayer son utilisation chez les patients présentant des saignements sévères liés à des anticoagulants oraux directs autres que l'apixaban et le rivaroxaban ». Par ailleurs, des événements thrombotiques ont été rapportés après traitement par Ondexxya® et « un effet pro-thrombogène ne peut être exclu » estiment les experts européens. Enfin la posologie optimale demande encore à être affinée.

Dans ce contexte, le CHPM préconise une AMM conditionnelle qui permette aux patients de bénéficier rapidement de cet antidote tout en imposant au fabricant un certain nombre d’études post-AMM « afin d’approfondir les connaissances en matière d’efficacité et de sécurité ».


Source : lequotidiendumedecin.fr