AVC ischémique : le glenzocimab, un nouvel antiplaquettaire prometteur

Publié le 26/01/2024
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Crédit photo : BURGER/PHANIE

Cibler la glycoprotéine VI pour le développement de nouveaux antiplaquettaires est une piste explorée depuis quelques années. Son intérêt dans le traitement de l’accident vasculaire cérébral (AVC) ischémique a été mis en lumière dans l’essai Actimis, qui évalue la sécurité et l’efficacité du glenzocimab, un anticorps inhibiteur de la glycoprotéine VI, en combinaison avec la thrombolyse, avec ou sans thrombectomie. Les résultats de la phase 1b/2a sont publiés dans The Lancet Neurology.

Mené par la start-up française Acticor Biotech, l’essai Actimis (NCT03803007) a débuté en 2019 et s’appuie sur les données de 26 centres de six pays européens, dont la France avec, en premier auteur, le Pr Mikaël Mazighi, neurologue à l’hôpital Lariboisière (AP-HP) et à la Fondation Rothschild (Paris). L’essai de phase 1b (sécurité) randomisé en double aveugle contre placebo a inclus 60 patients de plus de 18 ans avec un diagnostic d’AVC ischémique aigu invalidant. Le bras traitement (n = 48, n = 12 pour chaque dose) a reçu dans les 4-5 heures après le début des symptômes 125, 250, 500 ou 1 000 mg de glenzocimab, en combinaison avec une thrombolyse, et sans ou avec thrombectomie mécanique.

Moins de transformation hémorragique, moins de décès

La dose de 1 000 mg de glenzocimab étant bien tolérée dans la première phase, le dosage maximal a été retenu pour la suite. En phase 2a (efficacité), les patients ont ainsi reçu soit 1 000 mg de glenzocimab (n = 54), soit le placebo (n = 52). Les critères primaires de jugement dans les deux phases étaient la tolérance, la mortalité et l’hémorragie intracrânienne.

Les résultats de la phase 2a indiquent moins de décès dans le groupe traitement (7 versus 21 %). De plus, aucun des patients traités n’a présenté d’hémorragie intracrânienne symptomatique contre 10 % (5) dans le groupe placebo. L’effet indésirable le plus fréquent était une transformation hémorragique asymptomatique, observée chez 31 % (17/54) des patients du bras traitement, et 50 % (26/52) pour le bras placebo.

Ces résultats très prometteurs plaident pour poursuivre l’évaluation du glenzocimab (1 000 mg) en association à la thrombolyse, sans ou avec thrombectomie mécanique, pour le traitement de l’AVC afin de réduire le risque hémorragique et la mortalité.

Le produit est actuellement en étude clinique de phase 2b/3 dans l’essai Actisave, qui a été approuvé par l’Agence européenne du médicament (EMA). Le laboratoire a également lancé en novembre l’essai Liberate pour tester l’antiplaquettaire dans l’infarctus du myocarde.


Source : lequotidiendumedecin.fr