Cancer du poumon, l'intérêt du dépistage par scanner relancé par l'étude Nelson

Publié le 29/01/2019
Scanner

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Crédit photo : GARO/PHANIE

25 % de décès en moins avec seulement 1,3 % de faux positifs… Après l’essai américain NSLT, « l’étude NELSON est le deuxième essai randomisé à prouver l’intérêt d’examens scanners basse doses répétés (à 1 an, 2 ans puis 2,5 ans) dans une population choisie de patients à risque de cancer du poumon », indique le Dr Sébastien Couraud (Lyon).

Présenté à l’occasion du 24e Congrès de Pneumologie de Langue Française (Paris 25 au 27 janvier 2018), cet essai a inclus près de 8 000 personnes de 50 à 75 ans ayant fumé plus de 15 cigarettes par jour pendant plus de 25 ans ou plus de 10 cigarettes par jour pendant plus de 30 ans ou ex-fumeur ayant cessé l’intoxication depuis moins de 10 ans.

Chez les hommes inclus dans cette étude observationnelle (84 % de 7 915 personnes incluses) la mortalité par cancer du poumon a pu être abaissée de 25 % de 8 à 10 ans après l’inclusion. Chez les femmes, ces chiffres sont encore plus importants avec une baisse de 61 % de la mortalité à 8 ans, de 53 % à 9 ans et de 49 % à 10 ans.

Un protocole avec peu de faux positifs

« Contrairement à l’étude NSLT qui se fondait sur une positivité de dépistage lorsque le nodule était d’une taille supérieure à 5 mm, dans l’étude NELSON trois types de résultats de scanner ont été individualisés. Un volume inférieur à 50 mm3 correspondait à un dépistage négatif, un volume supérieur à 500 mm3 signait un dépistage dit positif et lorsque le volume était compris entre 50 et 500 mm3 le dépistage était dit indéterminé, nécessitant la réalisation d’un nouveau scanner basse dose à 3 mois afin d’estimer le temps de doublement. Si celui-ci était supérieur à 400 jours alors le dépistage était négatif, dans le cas contraire, il était positif », explique le Dr Couraud.

Ce choix de méthodologie permet d’obtenir bien moins de faux positifs qu’avec le protocole de suivi NLST : 24,6 % de tests positifs avec le NLST dont 96 % de faux positifs contre 9,3 % d’indéterminés avec NELSON, 2,2 % de positifs et 0,9 % de cancers.

Le délai choisi de 2,5 années pour la réalisation du troisième scanner de surveillance atteint néanmoins les limites maximales d’intervalle puisque « contrairement aux deux premiers examens de surveillances – réalisé après un scanner initial – il permet de détecter 13 % de cancers de type IV, 11 % de type III et 15 % de type II contre respectivement 3,5 %, 16 % et 6 % pour les deux examens précédents », analyse le Dr Couraud (Lyon) « Au total 5 cancers ont été détectés un an après l’inclusion, 19 au deuxième scanner (c’est-à-dire 3 ans après l’inclusion) et 28 aux troisièmes (5,5 ans après l’inclusion). Un délai de deux ans pour la réalisation du troisième scanner pourrait être choisi ».

 

 

 

Dr Isabelle Catala

Source : lequotidiendumedecin.fr