Plus vite, plus haut, plus fort. Le Congrès de la médecine générale a vu les choses en grand pour sa 8e édition qui se tient, cette semaine, dans la capitale les 3, 4 et 5 avril. Invitée d’honneur, la ministre de la Santé Marisol Touraine -qui vient d’être reconduite à son poste- est attendue ce jeudi lors de la séance d’ouverture du Congrès. Le président du Collège de la médecine générale Pierre-Louis Druais l’attend de pied ferme. Selon lui, cette rencontre devrait en effet être l’occasion d’évoquer plusieurs sujets de taille pour la médecine générale et son avenir, comme, par exemple, la place du premier recours au sein de la stratégie nationale de santé (SNS).
Autre sujet politique : l’actualité de la section médecine générale de la Commission scientifique indépendante (CSI) – organisme d’évaluation du DPC – dont la présidence tournante est assurée, cette année, par le généraliste Serge Gilberg qui est également président du comité scientifique du Congrès. Enfin, la possibilité désormais offerte aux maisons, pôles et centres de santé de porter directement et indépendamment d'un établissement hospitalier, dans le cadre du programme hospitalier de recherche clinique (PHRC), des projets de recherche en médecine générale.
Quant au programme du Congrès, riche et varié, il fait une large place à l’actualité médicale, mais pas seulement. La première séance plénière sera en effet consacrée à la vaccination des immunodéprimés. Une deuxième abordera les modes d’exercice de la médecine générale de demain. Les nouveaux modes d’installation feront d’ailleurs l’objet de plusieurs sessions avec des retours d’expérience et des ateliers (comme, par exemple, créer une maison de santé). Enfin une troisième pleinière concernera le certificat de non contre-indication au sport.
Le Congrès sera aussi l’occasion de revenir sur les controverses qui intéressent la pratique médicale du généraliste. Comme celle sur les nouveaux anticoagulants (progrès ou risque sanitaire ?), le dosage de la vitamine D (sert-il à quelque chose ?), la cigarette électronique et la mode du vapotage (moindre mal, arnaque ou alternative aux patchs ?). Les nouveaux médicaments du sevrage alcoolique seront évidemment abordés, puisque les congressistes plancheront sur la prescription du baclofène au moment où l’ANSM a donné son feu vert à la recommandation temporaire d’utilisation (RTU) de ce médicament.
Sevrage alcoolique, e-cigarette... Les généralistes veulent se faire entendre
Des questions sur lesquelles, d’ailleurs, le Collège de la médecine générale compte bien se faire entendre. Sur la prescription des nouvelles molécules du sevrage alcoolique, comme le baclofène et le nalmefène, affirme le Pr Druais, « il n’est pas question d’aller vers une prescription particulière », alors que la HAS voulait la réserver aux spécialistes en addictologie... Quant à la cigarette électronique, le point de vue du Collège est moins tranché. La question continue de faire débat : « Nous ne disposons pas à ce jour de tous les éléments scientifiques pour affirmer qu’il s’agit d’un moyen d’arrêter de fumer », indique le Pr Druais. Enfin, sur le certificat de non contre-indication à la pratique sportive, alors que les sociétés savantes proposent la réalisation systématique d’un ECG, le Pr Druais affirme: « on ne peut pas recommander de rendre obligatoire et pérenne la nécessité d’un électrocardiogramme pour tous les certificats de non contre-indication au sport. Toutefois, il faut se poser la question du risque de judiciarisation... ».
De nombreux invités VIP interviendront au cours du Congrès. Comme Gilles Lazimi, membre du Haut conseil pour l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEfh), qui évoquera, lors d’une session transdisciplinaire, la prise en charge des violences faites aux femmes. Ou encore l’ancien président du Comité consultatif national d’éthique (CCNE), Didier Sicard, qui abordera, lors d’une session sur la médecine de la personne, la relation médecin-patient. Et le nouveau président du CCNE, Jean-Claude Ameisen interviendra, au cours d’une table ronde européenne sur la place du médecin généraliste dans l’accompagnement de la fin de vie. Rappelons, à ce sujet, que «?Le Généraliste?», partenaire presse officiel du Congrès, présentera les résultats de son enquête sur « Les généralistes et la fin de vie ». Votre magazine organisera également des ateliers de formation sur les gestes d’urgence. Et il vous donne rendez-vous sur le stand 9 B !
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