Dans son nouveau rapport, l’Onusida dévoile une réduction de 62 % du nombre d’enfants nouvellement infectés par le VIH entre 2010 et 2023, alors que la transmission de la mère séropositive à son enfant a été drastiquement réduite. Les enfants exposés au VIH non infectés (EENI) gardent une morbidité et une mortalité supérieures à celles des enfants non infectés et non exposés au VIH, et ce malgré un allaitement plus sûr et une amélioration de la santé maternelle grâce aux antirétroviraux (ART). Au cours de la conférence Aids 2024 à Munich qui se termine ce 26 juillet, deux études présentées abordent la santé altérée de ces enfants.
Moins de bactériophages infectant les bifidobactéries
Chez les mères vivant avec le VIH, le virus induit un changement de composition du lait maternel. Une étude coordonnée par l’épidémiologiste Brandon Brown (Université de Californie) s’est intéressée au virome dans le lait et son impact sur le virome intestinal des nourrissons EENI âgés d’une semaine.
Au sein d’une cohorte de 40 femmes séropositives et leurs enfants non infectés comparée à une autre de 40 femmes séronégatives et leurs nouveau-nés, les chercheurs ont observé une multiplication par 11 de l’abondance de bactériophages (virus) infectant les bifidobactéries dans la première semaine de vie. Ce phénomène induit une réduction d’un facteur 24 la population de ces bactéries chez les EENI comparés aux enfants non exposés. Or, l’abondance de Bifidobacterium longum dans la première semaine est positivement corrélée à une meilleure réponse au vaccin BCG.
Une réponse affaiblie au vaccin antitétanique
Alors que plusieurs publications montrent une mauvaise réponse des EENI aux vaccinations pédiatriques et donc leur plus forte vulnérabilité aux maladies infectieuses, une étude dirigée par la virologue Sophia Osawe à Abuja (Nigeria) se penche sur la vaccination contre le tétanos.
Chez 61 nourrissons non exposés au VIH et 144 EENI, les chercheurs ont titré les anticorps IgG à la naissance (couples mères-enfants), et à l’âge de 15 semaines (enfants seuls) à la suite de la vaccination pédiatrique*.
L’étude rapporte une baisse de 12 % du transfert médian des anticorps IgG maternels chez les EENI à la naissance par rapport aux enfants non exposés. À 15 semaines, les taux des IgG antitétaniques des EENI étaient significativement plus bas.
Les chercheurs soulignent le besoin de se concentrer sur des stratégies d’amélioration de la réponse aux vaccins chez ces enfants, notamment par l’ajout de doses supplémentaires.
Le programme vaccinal antitétanique au Nigeria comprend trois doses à 6, 10 et 14 semaines de vie.
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