Chez les personnes atteintes de Covid‐19 suspecté ou confirmé, de forme modérée à sévère, la prise d'antiplaquettaires n'aurait pas d'effet sur l'évolution clinique de la maladie. Ces médicaments réduiraient cependant légèrement le risque d'événements thrombotiques. C'est une des conclusions d'une revue Cochrane venant d'être publiée et qui a analysé les effets de différentes familles d'antiplaquettaires à partir de plusieurs essais cliniques chez des patients hospitalisés ou non.
Au total ont été analysés : quatre études, incluant 17 541 patients adultes hospitalisés avec un diagnostic confirmé de Covid‐19 modéré à sévère ; et deux essais incluant 4 209 patients souffrant d'une forme bénigne, non hospitalisés. Ces travaux ont évalué l'efficacité et l'innocuité des antiplaquettaires en les comparant aux soins standards (avec/sans placebo).
Parmi l'analyse des différents travaux, dans les deux essais concernant des sujets non hospitalisés, la prise d'antiplaquettaires par rapport aux soins standards n'aurait pas entraîné de différence dans la mortalité toutes causes confondues, ni dans l'incidence des effets indésirables graves (OR = 1,00), avec un faible niveau de preuve.
Légère baisse de thromboses… mais attention au risque d'hémorragie
Au final, les auteurs de cette revue Cochrane concluent de manière plus détaillée que :
- Pour les patients hospitalisés, les antiplaquettaires réduisent probablement légèrement les événements thrombotiques mais n'affectent probablement pas les décès, ni l'aggravation clinique ou l'amélioration de la maladie, par rapport au placebo ou aux soins standards. « Cependant, les antiplaquettaires peuvent entraîner une légère augmentation des effets indésirables graves et probablement augmenter le risque de saignements majeurs ».
- Pour les personnes non hospitalisées, les antiplaquettaires diminuent légèrement les événements thrombotiques. « Ils peuvent entraîner peu ou pas de différence dans les décès ou les effets indésirables graves, mais les données probantes sur l'admission à l'hôpital ou le décès, et les événements hémorragiques majeurs sont très incertaines », précisent les auteurs.
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