Des experts redoutent que la mortalité maternelle ne grimpe en Afrique de l’Ouest après Ebola

Publié le 09/07/2015

Crédit photo : MAURO FERMARIELLO/SPL/PHANIE

Dans un rapport publié mercredi, la Banque mondiale (BM), estime que la mortalité maternelle lors de grossesse et à l’accouchement va grimper en flèche après Ebola en Afrique de l’ouest. En effet, la perte de personnels de santé tués par le virus, entraîne un risque pour 4 022 femmes chaque année, en Guinée, Liberia et Sierra Leone, "exclusivement du fait de l’héritage de l’épidémie d’Ebola qui a tué plus de 11 000 personnes dont de nombreux médecins et infirmières" explique le rapport. Pour rappel, ces trois pays, sont ceux qui ont été le plus touchés par l’épidémie d’Ebola. "La perte de personnels de santé liée à Ebola pourrait porter la mortalité maternelle à des taux qui n’ont plus été vus dans ces pays la depuis 15 à 20 ans" précise Markus Goldstein, l’un des auteurs du rapport, selon lequel le taux de mortalité maternelle des femmes lors de grossesses ou accouchement, pourrait augmenter de 111 % au Liberia, 74 % en Sierra Leone et 38 % en Guinée.

Le rapport explique aussi les raisons pour lesquelles les professionnels de santé ont été les plus touchés par le virus, qui s’est répandu dans ces pays d’Afrique de l’Ouest et qui a d’ailleurs fait sa réapparition récente au Liberia. Dans le pays, le virus a tué 0,1 % de la population globale mais 8 % de ses médecins et infirmières. "Ebola a affaibli des systèmes de santé déjà très fragile dans ces pays" souligne David Evans, un autre auteur. Ce dernier appelle également les communautés "à un investissement urgent pour faire face à la situation" faisant référence au "Plan Marshall", afin de relancer l’économie et d’éradiquer la maladie. De son côté, la Banque mondiale explique "qu’au total, 240 infirmières et docteurs devraient immédiatement être recrutés dans ces trois pays", même si cette dernière reste lucide, sur le fait qu’il faudra un recrutement bien plus massif pour que la prévention soit efficace.


Source : lequotidiendumedecin.fr