Des patients et addictologues défendent la cause du baclofène devant l'ANSM

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Publié le 03/07/2018
ANSM

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Crédit photo : Capture d'écran

Alors on fait quoi ? Quelle décision prendre ? Après les auditions des praticiens, des associations de patients, des sociétés savantes, la commission ad hoc d'évaluation du baclofène va devoir prendre position le 4 juillet dans le cadre de la demande d'AMM de ce médicament pour traiter l'alcoolo-dépendance, déposée par le laboratoire Ethypharm. Une chose est certaine, les débats retransmis toute la journée sur la Chaîne Dailymotion de l'ANSM, ont été riches, parfois agités... Le Généraliste a suivi ces débats en Live Tweet.

Tout a commencé par un réquisitoire sévère du responsable du Comité scientifique spécialisé temporaire (CSST) Pierre Ducimetière qui, se basant sur les documents présentés pour cette demande d'AMM, a rappelé les conclusions du CSST publiées il y a quelques jours. À savoir : des résultats d'efficacité non probants du baclofène dans la réduction de la consommation d'alcool. Et d'un point de vue sécuritaire, là aussi des résultats insuffisants. À noter que, dans l'après-midi, des sociétés savantes de pharmacologie ont enfoncé le clou, se disant réticentes à une AMM de ce médicament dans cette indication, au vu des connaissances actuelles.

Plus tard, des associations de patients se sont montrées au contraire convaincantes sur l'usage de ce médicament. A les écouter, c'est bien sur le craving que le baclofène semble agir prioritairement.  

Autre temps fort quand le Pr Philippe Jaury, médecin généraliste très impliqué dans les travaux de recherche sur cette molécule, rapporte ses difficultés à faire publier son étude Bacloville tant attendue.

Au milieu de tous ces arguments contradictoires, il fut peut-être à certains instants, bien difficile de s'y retrouver pour certains membres de cette Commission...

Les responsables de Sociétés savantes et les addictologues prescrivant souvent du baclofène dans l'alcoolo-dépendance ont suggéré une AMM étagée, ou un maintien de la RTU sous certaines conditions d'encadrement de prescription et de suivi, d'accompagnement des patients...

Une conclusion définitive à la rentrée

Une chose est certaine, le travail de cette Commission sera difficile. Car en fait des questions essentielles semblent rester en suspend : quelle pourrait être l'indication précise du baclofène dans l'alcoolo-dépendance ? Celle d'une aide au sevrage, au craving, au maintien de l'abstinence ? Quelle AMM envisager... ou pas ? L'ANSM rendra publique la décision de cette Commission ad hoc d'évaluation d'ici quelques jours. Mais ce n'est qu'à la rentrée que le directeur général de l'Agence donnera le verdict final.



Source : lequotidiendumedecin.fr