En France, près d’une adolescente en couple sur 5 a déjà subi des violences conjugales

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Publié le 31/07/2024
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Dans le monde, 24 % des adolescentes de 15 à 19 ans en couple avec un homme subissent des violences conjugales. L’OMS décrit une situation « alarmante » et exhorte les pays à prendre le sujet au sérieux.

En France, 18 % des adolescentes de 15 à 19 ans ont vécu des violences physiques et sexuelles au sein de leur couple

En France, 18 % des adolescentes de 15 à 19 ans ont vécu des violences physiques et sexuelles au sein de leur couple
Crédit photo : FRED SCHEIBER/SIPA

Les couples hétérosexuels d’adolescents ne sont pas exempts de violences conjugales. Une nouvelle étude menée dans le cadre du programme ONU-OMS Femmes sur la violence à l’égard des femmes estime que 24 % des adolescentes de 15 à 19 ans ayant déjà eu un partenaire ont subi des violences conjugales exercées par leurs compagnons masculins, dont 16 % au cours de l’année précédente. Cela équivaut à 19 millions de jeunes femmes, un nombre que l’OMS qualifie d’« alarmant ».

Publiés dans le Lancet child & adolescent health, les résultats s’appuient sur la base de données de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) qui fournit des estimations de la prévalence des violences faites aux femmes entre 2000 et 2018. À l’échelle mondiale, le taux de jeunes femmes ayant vécu des violences conjugales avant 20 ans évolue entre 3 % en Géorgie et 49 % en Papouasie-Nouvelle-Guinée. En France, les chiffres sont élevés : la violence concerne 18 % d’entre elles (dont 7 % au cours de l’année passée), soit près d’une adolescente sur cinq.

La crainte de conséquences durables

« Il est très préoccupant de constater que des millions de jeunes femmes dans le monde sont très tôt victimes de violence au sein du couple », alerte Pascale Allotey, directrice du département Santé sexuelle et reproductive de l’OMS, dans un communiqué. « Étant donné que la violence au cours de ces années cruciales de formation peut avoir des conséquences graves et durables, elle doit être prise plus au sérieux et considérée comme un problème de santé publique ».

D’après l’OMS, aucun pays n’est en voie d’atteindre l’objectif d’élimination de la violence à l’égard des femmes et des filles d’ici à 2030. « Les pays doivent mettre en place des politiques et des programmes qui renforcent l’égalité pour les femmes et les filles », a déclaré Lynnmarie Sardinha, administratrice technique chargée des données et des mesures relatives à la violence à l’égard des femmes à l’OMS et coautrice de l’étude.


Source : lequotidiendumedecin.fr