La pollution atmosphérique annulerait-elle les bénéfices de la marche ?

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Publié le 06/12/2017
Londres

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Crédit photo : ALEX BARTEL/SPL/PHANIE

Une étude randomisée qui vient de paraître dans le Lancet insiste sur les effets néfastes d’une mauvaise qualité de l’air pour la santé cardio-pulmonaire. Des chercheurs britanniques ont effectué un travail sur 119 femmes et hommes londoniens volontaires âgés de plus de 60 ans.

Trois groupes ont été constitués : 40 personnes en bonne santé ; 40 souffraient d’une bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ; et 39 d’une coronaropathie. De manière aléatoire, il a été demandé à ces personnes de marcher durant deux heures dans Oxford street, une rue commerçante de Londres, ou dans Hyde Park. Cette marche correspondait à une distance d'environ 5 km.

Il a été établi,en analysant différents polluants (dont NO2, des particules fines), que la pollution atmosphérique était bien sûr supérieure à Oxford Street que dans le parc.

Vulnérabilité pulmonaire

Les patients souffrant d’une BPCO ont signalé plus de toux (OR 1,95), d’expectorations (3,15), d’essoufflements (1,86) et de sifflements respiratoires (4,00) après avoir marché à Oxford street, en comparaison avec ceux ayant marché dans Hyde Park.

Les patients souffrant d’une maladie coronarienne ont également davantage toussé en marchant dans la rue commerçante. Chez les personnes bien portantes, aucune différence de symptômes n’a été notifiée selon les lieux de promenade.

Cette étude a aussi montré que chez tous ces sujets - en dehors de leur pathologie, pratiquant la marche dans Hyde Park, une augmentation de leur fonction respiratoire, et une diminution de leur rigidité artérielle ont été constatées. Ces mêmes bénéfices n’ont pas été retrouvés chez les personnes marchant dans Oxford Street.

Concernant les patients souffrant d’un problème coronarien, peu d’impacts ont été notifiés par les effets de cette marche dans ces différents lieux de Londres. D’après les auteurs de cet article, cela serait dû aux effets des médicaments hypocholestérolémiants et antihypertenseurs protégeant contre certaines conséquences de cette pollution.

De manière générale, une activité physique comme la marche est conseillée sur le plan cardiovasculaire et pulmonaire. Cependant, en effectuant cette activité dans un environnement pollué, ces bénéfices se trouvent fortement entamés, concluent les auteurs de cette étude.


Source : lequotidiendumedecin.fr