Comme chaque année, peu avant l'été, le Haut Conseil de la Santé Publique met à jour les recos sanitaires à destination des voyageurs, publiées dans le dernier BEH. Contrairement aux années précédentes où le paludisme occupait l'essentiel de cette mise à jour, en 2016, c'est le Zika et les modalités de vaccination contre la fièvre jaune qui en constituent les principales nouveautés.
Pour le Zika, « le principal problème est constitué par la femme potentiellement enceinte », explique le Pr Éric Caumes, (infectiologue, président du Comité des maladies liées au voyage et des maladies d’importation du HCSP). Des recommandations ont ainsi été émises par le Haut comité de santé publique depuis un an. La première, faite aux femmes enceintes désirant se rendre dans une zone touchée par une épidémie de Zika, est de différer leur voyage. Si cela n’est pas possible, il leur est conseillé de se protéger par tous les moyens contre les piqûres de moustique. Il est conseillé aussi, pour les femmes potentiellement enceintes, de ne pas avoir de relations sexuelles avec des hommes revenant de pays d’endémie du fait de la transmission sexuelle avérée du virus. Sachant que le Zika circule dans toutes les îles du Pacifique, en Asie (Thaïlande, Indonésie, Vietnam), et dans tous les pays d’Amérique Latine, ainsi qu’en Guadeloupe et en Martinique.
Fièvre jaune : le rappel n’est plus recommandé
Pour la fièvre jaune, le rappel n’est plus recommandé. Désormais une seule dose est considérée comme protectrice à vie. « Il s’agit d’une recommandation très controversée, selon Éric Caumes. C’est pourquoi il a été mis des bornes à cette règle ». Ainsi, quand un voyageur va en zone d’épidémie, il faut impérativement qu’il reçoive un deuxième vaccin.
La vaccination contre la fièvre jaune est d’autre part indispensable pour un séjour dans une zone endémique (régions intertropicales d’Afrique et d’Amérique du Sud), même en l’absence d’obligation administrative. Pour les enfants, elle est recommandée à partir de l’âge de neuf mois pour les enfants se rendant dans une zone à risque. Elle est déconseillée chez une femme enceinte. Et pour vacciner une mère qui allaite, il est préférable que le nourrisson ait atteint six mois. Le don de sang peut être suspendu pendant la phase post-vaccinale. Il peut être repris quatre semaines après l’administration du vaccin. Celui-ci est, enfin, contre-indiqué en cas de déficit immunitaire congénital ou acquis.
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