Le Lancet Infectious Diseases de mai vient de publier les conclusions positives d’un essai de phase 1b, mené par une équipe de chercheurs suisses, sur un vaccin dirigé contre Escherichia Coli.
Cet essai multicentrique, de phase 1b, a évalué la sécurité, l’immunogénicité et les données d’efficacité préliminaires d’un vaccin dirigé contre les antigènes O de 4 sérotypes de souches d’E Coli pathogènes et extra-intestinales, baptisé ExPEC4V et issu de la recherche des laboratoires Janssen.
Entre janvier 2014 et août de la même année, 93 femmes ont reçu une dose de vaccin en intramusculaire et 95 autres, un placebo. Toutes étaient en bonne santé mais porteuses d’antécédents d’infections urinaires récidivantes.
Le premier constat porte sur la tolérance. Aucun effet indésirable sérieux n’a été noté. En tout, 60 % des femmes vaccinées et 49 % de celles sous placebo ont rapporté un effet secondaire attribuable à l’injection en elle-même. Le deuxième constat est relatif à l’efficacité. Ainsi, le vaccin a induit une réponse immunitaire à IgG significative pour les 4 sérotypes bactériens testés. À J30, la titration des Ac O1A était 4,6 fois supérieure à celle induite par le placebo, O2 atteignait 9,4, O6A était 4,9 fois plus élevée et O25B arrivait à 5,9. La réponse immunitaire persistait 270 jours mais les niveaux d’Ac baissaient alors. L’activité fonctionnelle des anticorps s’est révélée satisfaisante.
Du point de vue clinique, aucune différence significative n’a été notée entre les deux groupes de femmes sur l’incidence de leurs infections urinaires, toutes bactéries confondues. En revanche, la distinction devenait significative entre les femmes vaccinées et les non-vaccinées pour les infections urinaires à E.Coli, tous sérotypes confondus (0,207 épisode d’IU contre 0,463 épisode en moyenne).
La conclusion de cette étude pointe donc la bonne tolérance et l’efficacité de cet essai de phase 1. Et les auteurs attendent que ces résultats soient confirmés en phase 2. Une recherche d’importance quand on sait la fréquence des infections urinaires chez la femme (50 % à 60 % ont ou auront une IU dans leur vie), le risque de récidive infectieuse estimé à 25 %, et le danger lié à au phénomène d’émergence d’antibiorésistances avec Escherichia Coli.
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