3 questions au Pr Thierry Hannedouche

Publié le 13/05/2016
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président de la CPDAD et président de l’association Aural Strasbourg.

Quel rôle vos établissements jouent-ils dans le champ de la dialyse ?

Nos associations privées à but non lucratif, regroupées dans la Conférence des présidents et directeurs d’associations de dialyse (CPDAD), partagent des principes et des buts communs. Même si nos établissements peuvent avoir des modèles économiques différents, et ce pour des raisons historiques, ils interviennent depuis cinquante ans dans la proximité des malades en unités comme à domicile. Nous prenons en charge 40 % des malades, 84 % de l’hémodialyse à domicile, 75 % de la dialyse péritonéale à domicile et 64 % de la dialyse autonome en unités. Les deux autres secteurs intervenant dans la dialyse sont publics ou privés lucratifs et.

La CPDAD s’inquiète de la méconnaissance de cette réalité par les pouvoirs publics. Dans le récent rapport de la Cour des comptes, nos associations n’ont pas été entendues. Nous dénonçons une vue partielle et partiale qui est donnée de la prise en charge de la dialyse par nos associations et leurs établissements.

Avant d’en venir à vos revendications, quelle est la position de votre association sur la question de la greffe versus dialyse ?

On confond les nécessités et les moyens. Le problème du développement de la greffe n’est pas principalement un défaut d’inscriptions de patients mais bien une insuffisance de greffons disponibles. L’agence de la biomédecine et le législateur doivent prendre cette question à bras le corps. Les malades en attente de transplantation ont besoin de la dialyse. Environ 80 % des patients en insuffisance rénale terminale n’ont pas accès à la greffe pour des raisons decomorbidités ou parce qu’ils sont trop âgés. Il ne faut pas opposer greffe et dialyse, créer de faux débats et stigmatiser les acteurs de la prise en charge en dialyse. Bien sûr, la greffe est la meilleure solution pour ceux qui y sont éligibles. Mais elle ne règle pas tout. La confusion est savamment entretenue.


Source : Décision Santé: 305