Dans un communiqué daté du 24 mai, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) revient sur le risque d'acidose lactique lié à la metformine. Considérant qu’il s’agit d’un « risque évitable » , elle rappelle les situations susceptibles de favoriser son apparition, les signes qui doivent alerter et les mesures de prévention à mettre en œuvre, en particulier chez les patients avec une fonction rénale dégradée, une maladie cardio-respiratoire ou un sepsis.
Comme le rappelle l'agence du médicament, « l'acidose lactique est un effet indésirable connu de la metformine » qui augmente en cas d’altération de la fonction rénale. Rare mais grave, ce risque « peut être limité par différentes mesures », souligne l’ANSM qui appelle les professionnels de santé à :
– Respecter le schéma posologique adapté à la fonction rénale du patient, et contrôlez régulièrement la fonction rénale du patient
– Respecter les contre-indications : toute acidose métabolique aiguë ; insuffisance rénale sévère ; pré-coma diabétique ; affections aiguës susceptibles d'altérer la fonction rénale (telles que déshydratation, infection grave, choc) ; maladie aiguë ou décompensation d'une maladie chronique (type infarctus du myocarde récent, insuffisance cardiaque ou respiratoire, choc) ; insuffisance hépatocellulaire ; intoxication alcoolique aiguë ; alcoolisme.
– Vérifier les risques d'interactions médicamenteuses. La prise de metformine est notamment déconseillée avec les produits de contraste iodés qui peuvent provoquer une altération transitoire de la fonction rénale ou aggraver une insuffisance rénale pré existante. Lorsqu’ils sont co-administrés avec la metformine, certains médicaments susceptibles d'altérer la fonction rénale (antihypertenseurs, diurétiques, AINS, antibiotiques type sulfamides ou aminosides) peuvent en augmenter la concentration et des ajustements posologiques de metformine peuvent être nécessaires.
Le traitement par metformine doit être temporairement interrompu : au moment de l'administration de produits de contraste iodés (avec une reprise possible après un délai minimum de 48 heures si la fonction rénale est jugée stable) ; en cas de déshydratation (diarrhée, vomissements, fièvre ou diminution de l'apport hydrique) ; en cas de signes cliniques évocateurs d'acidose lactique (vomissements répétés, douleurs abdominales, crampes et douleurs musculaires diffuses, sensation de malaise associée à une importante fatigue généralisée, difficultés à respirer, diminution de la température corporelle et du rythme cardiaque).
« L'arrêt de la metformine de manière temporaire est sans danger tandis que le risque d'acidose lactique peut être fatal », insiste l'ANSM.
La vigilance est de mise en cas de diabète déséquilibré et/ou survenue d'affections aiguës susceptibles d'altérer la fonction rénale et/ou de décompensation d'une maladie chronique, qui sont des situations à risque d'acidose lactique.
Le patient doit être informé de cet effet secondaire potentiel, des situations à risque, de la nécessité de maintenir une bonne hydratation surtout pendant un épisode infectieux, des troubles digestifs ou avant un examen d'imagerie utilisant un produit de contraste iodé et des signes d'alerte devant le conduire à consulter en urgence un médecin.
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