Démences

Alzheimer, un nouveau traitement autorisé aux États-Unis

Par
Publié le 09/01/2023
Après le raté de l'aducanumab, la FDA a octroyé une AMM au lecanemab pour le traitement des formes légères de la maladie. Selon les données disponibles, cet anticorps anti-amyloïde permet de limiter le déclin cognitif.

Crédit photo : SPL/PHANIE

Les autorités sanitaires américaines ont accordé le 5 janvier une autorisation de mise sur le marché au lecanemab, un nouveau médicament anti-Alzheimer ciblant les plaques amyloïdes.

Après le lancement raté de l'aducanumab (un précédent traitement au mécanisme similaire) il y a un an et demi, cet anticorps monoclonal développé par les laboratoires Eisai et Biogen, sera commercialisé outre-Atlantique sous le nom de Leqembi. Administré par voie intraveineuse une fois toutes les deux semaines, il est indiqué pour le traitement des patients Alzheimer, au stade léger de la maladie.

Le lecanemab représente « une avancée importante dans notre bataille pour traiter efficacement la maladie d'Alzheimer », dont souffrent quelque 6,5 millions d'Américains, souligne la Food and Drug Administration (FDA) dans un communiqué.

Une réduction du déclin cognitif

L'autorisation octroyée dans le cadre d’une procédure accélérée, s'appuie sur les résultats d'essais cliniques ayant montré que le médicament permettait de réduire les plaques amyloïdes.

L'agence mentionne également les résultats cliniques publiés récemment dans le NEJM. Portant sur près de 1 800 personnes suivies pendant 18 mois, ces données avaient révélé une réduction de 27 % du déclin cognitif des patients traités avec le lecanemab. Une première pour un médicament de ce type.

Des effets secondaires non négligeables

Les études avaient également mis en évidence des effets indésirables potentiellement graves, avec à l’imagerie des ARIA (Amyloid Related Imaging Abnormalities) à type d'œdèmes localisés liés à la détersion des plaques amyloïdes (ARIA-E), de réactions de la microglie, voire d'accidents hémorragiques localisés (ARIA-H). Au moins une personne ayant reçu le traitement est décédée.

« Compte tenu de ces inquiétudes, savoir si le lecanemab va vraiment changer la donne, comme certains le disent reste à prouver », avaient écrit des experts dans le journal scientifique le Lancet début décembre. La FDA a par ailleurs inclus un avertissement concernant le risque de saignement dans les informations du médicament.

À quand une AMM européenne ?

Le Leqembi sera lancé à un prix de 26 500 dollars par an. Compte tenu des critères d'éligibilité (déficit cognitif léger et confirmation de la présence de plaques amyloïdes) environ 100 000 personnes pourraient recevoir ce traitement aux États-Unis d'ici trois ans.

Selon la fondation « vaincre Alzheimer », les laboratoires Eisai et Biogen souhaitent également déposer un dossier de mise sur le marché en Europe. « Le calendrier n’est toutefois pas encore connu », précise l’association de patients.


Source : lequotidiendumedecin.fr