Le Pr Creteur (Hôpital Erasme) l’a expliqué : « Certains malades sont arrivés avec des trous, des débris de ferraille dans les membres et dans le thorax. Sur beaucoup de patients, nous avons fait du damage control, soit la première intervention faite pour arrêter l’hémorragie. Et si un membre est complètement explosé, on l’aligne, pas plus. » L’urgence est d’abord de stabiliser l’état du patient et retourner plus tard en salle d’opération, le lendemain ou le surlendemain. Cette situation est comparable avec celle des accidentés de la route qui sont à peu près dans le même état. Mais autant de victimes en aussi peu de temps qui ont ce genre de lésions, les médecins ne l’avaient jamais vu.
Critiques
La problèmatique est que la Belgique ne dispose pas de service formé à la médecine de guerre, contrairement à l’hôpital Claude-Bichat à Paris. Des critiques d’experts médicaux avaient été émises dans La Gazette d’Anvers. Y était dénoncée la faiblesse des équipements spécifiques destinés à intervenir en cas de catastrophe. Le matériel médical serait dispersé dans cinquante-deux sites différents. Pis, une partie d’entre eux serait périmée. Seuls 30 à 40 % des équipements seraient utilisables. Ce qu’a concédé dans un sens le Pr Philippe Meert : « La médecine de guerre se pratique sur le terrain. Nous n’avons ni la mission, ni les compétences pour aller nous battre sur le terrain pour sauver des vies. »
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