Cancer de la prostate, une qualité de vie globale conservée

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Publié le 23/11/2016
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Les symptômes urinaires et sexuels sont plus fréquents chez les patients traités pour un cancer de la prostate localisé après dix ans. Il n’a pas été noté de différence en revanche avec des témoins sur la qualité de vie globale. Explications.

Faut-il dépister le cancer de la prostate alors que la HAS estime défavorable la balance bénéfice-risque ? Le sur-diagnostic représente-t-il un danger pour ce cancer le plus fréquent chez l’homme ? Une étude parue dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (39-40 du 15 novembre 2016) nuance les effets des traitements à long terme sur la qualité de vie. Jusqu’à présent, les essais disponibles étaient limités à un suivi à court ou moyen terme (1 à 5 ans). Une étude Qalipro étudiant un spectre étendu de critères a ainsi été menée en 2011. Pour être enrôlés dans l’étude, les patients devaient avoir été traités pour un cancer localisé de la prostate et diagnostiqué en 2001 sans récidive clinique ou radiologique. Trois groupes ont été distingués. Le premier a regroupé les patients ayant subi une prostatectomie, le second une radiothérapie, et le troisième un traitement combiné (prostatectomie et radiothérapie). Quant aux témoins, ils ont été tirés au sort à partir des listes électorales. Et ont répondu à un auto-questionnaire reçu par voie postale. Au final, la cohorte a inclus 640 patients dont 49,1 % ont complété le questionnaire.

Troubles urinaires plus fréquents chez les patients traités

Principal résultat, les auteurs n’ont pas noté de différence entre les patients et les témoins sur la qualité de vie globale. Des scores comparables ont ainsi été recensés sur le paramètres de la fatigue, de l’anxiété et la dépression.

En revanche, les troubles urinaires (troubles fonctionnels et incontinence) étaient plus fréquents chez les patients traités. La prostatectomie exposait à davantage de symptômes urinaires. Ils présentaient par ailleurs une fréquence plus grande de troubles sexuels principalement fonctionnels. Sans surprise, les effets sur la qualité de vie sont plus nombreux en cas de traitements combinés. Même si persistent les séquelles, les patients traités sont donc résilients. Ils s’adaptent après quelques années à ces dysfonctionnements. L’évocation des effets secondaires liés au traitement ne paraît donc pas être justifié pour écarter une prise en charge.


Source : lequotidiendumedecin.fr